Les Chinois ont le sens du timing. A un mois pile de l’ouverture des Jeux d’hiver de Pékin 2022, les organisateurs du rendez-vous olympique et paralympique ont annoncé mardi 4 janvier avoir mis en service la déjà fameuse « bulle sanitaire » autour des sites officiels.
Elle s’annonce comme la plus hermétique de l’histoire, un cran au-dessus de celle des Jeux de Tokyo 2020. Elle enveloppera les clusters de Pékin, Zhangjiakou et Yanqing jusqu’à la fin des Jeux paralympiques, prévue le 13 mars.
Détaillées dans les deux versions des « playbooks » édités par le comité d’organisation, les conditions de déplacement et de séjour au sein de la bulle sont donc désormais effectives. Tout sauf un hasard : la mise en bulle des Jeux coïncide avec l’arrivée des premiers étrangers accrédités. Pour l’essentiel, ils appartiennent au « personnel de soutien » recrutés par les Chinois pour prêter main forte aux locaux sur les sites officiels.
La chaîne chinoise de télévision CCTV rapporte que deux Japonais sont arrivés mardi 4 février à l’aéroport international de Pékin, seul point d’accès autorisé par les Chinois pour participer aux Jeux d’hiver. Ils avaient embarqué à Tokyo, depuis l’un des onze aéroports étrangers reconnus par la Chine comme point de départ des vols temporaires destinés à la famille olympique.
Les deux voyageurs ont été pris en charge séparément par des employés du comités d’organisation, couverts des pieds à la tête d’une combinaison de protection. Ils ont été accompagnés jusqu’au village olympique. Mais CCTTV l’a précisé dans son reportage : les deux Japonais ont rejoint le village « sans attendre les résultats des tests anti-COVID-19 » réalisés à leur arrivée dans le terminal de l’aéroport de Pékin. Surprenant.
Une fois dans la bulle, le séjour des participants accrédités (athlètes, entraîneurs, officiels, médias, volontaires, employés…) s’annonce dépourvu de la moindre improvisation. Tous seront soumis à des tests quotidiens. Les déplacements ne seront autorisés qu’à l’intérieur de la bulle sanitaire, sans la moindre possibilité d’en sortir. Ils devront emprunter des voitures spéciales dans les trains à grande vitesse construits par les Chinois pour se rendre depuis Pékin vers les zones des épreuves de neige.
Selon la presse chinoise, certains employés du comité d’organisation et prestataires locaux des Jeux, dont les cuisiniers du village des athlètes, entreront dans la bulle au cours des prochains jours, mais n’en sortiront pas avant la fin des Jeux paralympiques. Ils devront se soumettre à une période de quarantaine avant de rejoindre leur domicile.
Le Centre principal des médias (MPC) et le Centre international de radiodiffusion (IBC) ont également été officiellement ouverts mardi 4 janvier. Les premiers journalistes et techniciens sont attendus dès la semaine prochaine.
Reste une question, toujours sans réponse : le public. Les organisateurs chinois n’ont pas encore modifié leur discours : seuls les spectateurs locaux seront autorisés à assister aux épreuves. Mais la jauge prévue sur les sites de compétition n’a pas encore été annoncée. Et la vente des places n’a pas débuté.
A moins de 30 jours de l’ouverture, le scénario du huis clos n’est pas officiellement d’actualité. Pas encore. Mais les organisateurs ont précisé que les spectateurs n’entreraient pas dans la bulle. L’AFP rapporte que des barrières « tenaient mardi 4 janvier les passants à bonne distance des installations prévues pour les Jeux, comme le « Nid d’oiseau », où se déroulera la cérémonie d’ouverture.«