Les Jeux d’hiver de Pékin 2022 auront bien lieu. Et ils se tiendront aux dates prévues (4 au 20 février). A 30 jours de l’ouverture, la question ne devrait plus être posée. Elle a pourtant été évoquée, discutée et débattue mercredi 5 janvier lors d’un long échange en ligne entre le CIO et le comité d’organisation, les fédérations internationales des sports d’hiver, les comités nationaux olympiques et les représentants des athlètes.
La réunion en visioconférence n’était pas ouverte aux médias. Mais le CIO en a détaillé le contenu en fin de journée dans un communiqué de presse. Le Comité national olympique suisse (Swiss Olympic) en a apporté lui aussi sa version, par la même voie d’un communiqué.
Sans surprise, le discours officiel du CIO et des organisateurs ne change pas, malgré l’envolée des cas de COVID-19 partout dans le monde. Juan Antonio Samaranch, le président de la commission de coordination des Jeux de Pékin 2022, l’a répété une nouvelle fois, sans lassitude : tout est prêt à Pékin, les Jeux sont en bonne voie, tout se passe comme prévu. Cool.
Même son de cloche chez Christophe Dubi, le directeur des Jeux olympiques au CIO, et Pierre Ducrey, le directeur des opérations des Jeux olympiques. Les deux hommes ont rejoint la réunion en ligne depuis Pékin, où ils sont arrivés mercredi 5 janvier avec leur équipe. Le premier des deux intervenants l’a assuré preuve à l’appui : le système de gestion en circuit fermé a commencé à fonctionner, les procédures d’arrivée se déroulent de manière très fluide.
A l’évidence, la mise au point du CIO quant à la tenue des Jeux aux dates prévues n’était pas superflue. Swiss Olympic l’a souligné par la voix de son chef de mission, Ralph Stöckli : « La question d’un report n’est plus d’actualité pour nous toutes et tous. Nous pouvons désormais nous concentrer sur notre tâche : la mise sur pied des meilleures conditions possibles pour la délégation suisse pendant les quatre semaines qui nous séparent de la cérémonie d’ouverture. »
Le même Ralph Stöckli n’avait pas caché ses doutes, la veille, lors d’une interview à la chaîne suisse RTS : « Nous devons vraiment discuter de la possibilité d’un report des Jeux olympiques. Si nos meilleurs athlètes sont absents, alors ce sera très, très difficile à digérer. »
Plus question d’évoquer un report, donc, même dans les couloirs. Mais il en faudra sans doute nettement plus pour calmer les craintes et l’inquiétudes des futurs participants.
Swiss Olympic le relève dans son communiqué : « La situation demeure cependant très exigeante pour Swiss Olympic et les autres comités nationaux olympiques. Il est très important que les conditions pour la qualification aux Jeux olympiques d’hiver et le voyage à Pékin soient aussi équitables que possible, même dans les circonstances difficiles actuelles. Cet aspect concerne par exemple le délai que les participantes et participants doivent attendre après la guérison d’une infection au coronavirus pour être autorisés à se rendre en Chine. Pour le moment, ce délai peut aller jusqu’à douze jours. »
A moins d’un mois de la cérémonie d’ouverture, une telle perspective en effraye plus d’un au sein des délégations. Mais le directeur médical et scientifique du CIO, le Dr Richard Budgett, s’est voulu lui aussi rassurant. Certes, les règles resteront telles qu’elles sont énoncées dans les « playbooks », mais le CIO et les organisateurs promettent une gestion au cas par cas des athlètes et participants touchés par le virus.
Richard Budgett a expliqué que les athlètes pourraient prendre part aux Jeux olympiques même s’ils étaient cas contacts d’une personne testée positive. Un protocole spécial est en place pour les cas contacts, à savoir tests deux fois par jour et dispositions particulières pour les déplacements et les repas.
Les athlètes et les participants aux Jeux qui seront testés positifs au COVID-19, mais en étant asymptomatiques, seront dispensés de quarantaine une fois qu’ils auront présenté deux résultats de test PCR négatifs à 24 heures d’intervalle. Ils seront alors intégrés dans le système de gestion des cas contacts, c’est-à-dire testés deux fois par jour, mais autorisés « à exercer leurs activités essentielles en lien avec les Jeux sans être placés en isolement« . Les athlètes pourront ainsi continuer à s’entraîner et à participer aux compétitions. Chaque cas sera examiné par un groupe d’experts médicaux composé de spécialistes chinois et étrangers.
Pour Thomas Bach, les Jeux de Pékin 2022 commencent dès aujourd’hui. « Nous devons tout faire pour que les athlètes ne soient pas privés de leur rêve olympique quelques jours avant leur départ, a insisté le président du CIO. Les « playbooks » n’énumèrent pas seulement des règles, ils déterminent dès maintenant un mode de vie« .