J – 25 avant l’ouverture des Jeux de Pékin 2022. La dernière ligne droite. Au premier regard, tout va bien, le mieux possible dans les conditions sanitaires du moment. La bulle hermétique préparée par les Chinois est en place, le train olympique à grande vitesse a effectué ses premiers trajets entre Pékin et les deux autres clusters des Jeux, le centre principal de presse a ouvert ses portes… Cerise sur le gâteau, les Chinois ont dévoilé l’identité du maître de la cérémonie d’ouverture, vendredi 4 février : le réalisateur Zhang Yimou, déjà aux manettes du spectacle grandiose de l’ouverture des Jeux de Pékin en 2008.
Tout va bien, donc. Mais seulement en apparence. Les dernières nouvelles venues de Chine ne sont pas bonnes. Elles révèlent même un certain désordre, à moins de quatre semaines du lever de rideau.
Première découverte : vingt cas de COVID-19 parmi la population de la ville portuaire de Tianjin, située à moins de 120 km de Pékin. Deux des habitants testés positifs seraient infectés par le variant Omicron.
Les deux premiers cas confirmés à Tianjin ont été une fillette de 10 ans et une jeune femme de 29 ans travaillant dans un centre parascolaire. Toutes deux ont été infectées par le variant Omicron. Les 18 autres personnes détectées positives en date du samedi 8 janvier en fin de soirée sont des élèves âgés de 8 à 13 ans, un membre du personnel du centre et quatre parents.
Une vingtaine de cas dans une ville de 14 millions d’habitants, rien de vraiment dramatique. Mais les deux cas d’Omicron, parmi les deux premiers officiellement enregistrés en Chine hors visiteurs venus de l’étranger, surviennent à moins de quatre semaine du début des Jeux de Pékin. Ils ont été détectés dans une ville où un grand nombre de personnes se rendent quotidiennement à Pékin, distante de moins d’une heure en train à grande vitesse, pour le travail ou les études.
Résultat : une vaste opération sanitaire à la chinoise, c’est à dire à grande échelle et au pas de course. La population de Tianjin a commencé à être testée en masse. Les tests se poursuivent en ce début de semaine. Plusieurs stations de métro ont été fermées.
Autre affaire : une information selon laquelle un athlète espagnol contrôlé positif au COVID-19 se serait rendu dans le centre-ville de Pékin en fin de semaine passée. Le comité d’organisation l’a démentie par un communiqué, dimanche 9 janvier, qualifiant la nouvelle de pure rumeur sans le moindre fondement.
« Pendant les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2022 à Pékin, tous les athlètes étrangers et autres personnels concernés seront strictement isolés de la communauté locale depuis leur entrée jusqu’à leur départ, conformément aux dispositions pertinentes du playbook, ont rappelé les organisateurs dans un communiqué. Nous vous prions de ne pas croire aux rumeurs et de ne pas les diffuser« . Une rumeur, donc. Sans doute. Mais elle en dit long sur le climat qui enveloppe les Jeux de Pékin à moins d’un mois du lever de rideau.
Le meilleur pour la fin : le département des transports de la ville de Pékin a très officiellement demandé aux habitants de la capitale de se tenir à l’écart des véhicules spéciaux utilisés pour la famille olympique en cas d’accident de la circulation.
Dans un message publié sur son compte Weibo, le département des transports précise que dans le cas d’un accident impliquant un véhicule officiel marqué Pékin 2022, et un véhicule dit « normal », il est interdit aux passagers du second de s’approcher de ceux du premier, y compris pour leur prêter assistance. Maintenez une distance de sécurité et attendez les secours, insiste le message. Une bulle, une vraie. Rassurant d’un côté, terrifiant de l’autre.