A 35 ans, Usain Bolt observe désormais le mouvement olympique avec distance. Mais le Jamaïcain, huit fois médaillé d’or aux Jeux entre 2008 et 2016, reste très concerné par son actualité. A l’occasion des Jeux d’hiver de Pékin, il a rédigé et signé une tribune à la demande du CIO. FrancsJeux en publie l’intégralité dans sa version française.
« Originaire de la Jamaïque, je ne pratique pas de sport d’hiver. Je n’aime pas le froid, je préfère le soleil. En dehors de la course, le cricket et le football sont les seuls sports auxquels je me suis vraiment adonné. Je ne prête généralement pas attention aux Jeux Olympiques d’hiver. Je veux toutefois suivre les Jeux prévus à Pékin le mois prochain.
Pékin a changé ma vie. Je me souviens de toutes mes grandes courses dans les moindres détails. Pékin restera à jamais pour moi un souvenir cher. C’est là que tout a commencé. Les Jeux Olympiques de 2008 ont changé ma vie en moins de 30 secondes. La foule et l’énergie dans le Nid d’oiseau, le stade olympique de 2008, étaient incroyables.
Je ne sais pas encore combien de Jamaïcains et Jamaïcaines participeront aux Jeux de Pékin 2022, mais je sais ce qu’ils vont ressentir. Il n’y a rien de tel que de pénétrer dans un stade olympique et de sentir toute l’énergie de la foule.
Il y a de nombreuses années, l’équipe jamaïcaine de bobsleigh a été rendue célèbre par le film « Rasta Rockett ». Ce film a inspiré beaucoup de personnes. Notre toute première équipe féminine de bobsleigh a concouru aux derniers Jeux Olympiques d’hiver. Elles avaient appelé leur bobsleigh « M. Cool Bolt » ; j’avais adoré.
J’espérais vraiment que des supporters du monde entier puissent assister aux Jeux de 2022.
Malheureusement, les fans étrangers ne pourront pas se rendre à Pékin pour cette édition des Jeux. Mais selon moi, le plus important est que les Jeux Olympiques se déroulent comme prévu. Les athlètes s’y préparent depuis de nombreuses années et dans des circonstances difficiles depuis le début de la pandémie. Ils méritent leur moment sous les projecteurs. J’avais le même sentiment vis-à-vis de Tokyo. J’avais prévu d’y aller, pour expérimenter ce que c’était que d’assister aux Jeux Olympiques en tant que simple spectateur.
Pour les sports d’hiver, je préfère regarder les sports de vitesse comme le ski alpin, le snowboard et, bien sûr, les bobeurs jamaïcains. Même si je ne serai pas à Pékin, j’ai hâte de revoir le Nid d’oiseau rempli d’athlètes et de spectateurs.
Pour tout vous dire, je me concentre aujourd’hui avant tout sur le fait d’être un bon père et de soutenir l’athlétisme de différentes façons. La course ne me manque pas. L’entraînement encore moins. Mais l’énergie de la foule me manque.
J’envie les athlètes qui la ressentiront à Pékin 2022. Je leur souhaite tout le meilleur !«