Jour J à Pékin. La cérémonie d’ouverture des Jeux d’hiver 2022 doit donner le signal de départ officiel de l’événement olympique, ce vendredi 4 février, à 20 heures tapantes au Nid d’oiseau de la capitale chinoise. L’enceinte construite pour les Jeux d’été en 2028 pourrait sonner creux, malgré la présence de quelques milliers d’artistes et figurants impliqués dans la soirée. Les dignitaires sont annoncés en petit nombre. Le CIO lui-même n’est pas au complet. Quant aux spectateurs, mystère.
Le sport, enfin. Mais pas seulement. Pour sa première conférence de presse à Pékin, jeudi 3 février, Thomas Bach n’a pas eu souvent l’occasion de s’exprimer sur les sujets sportifs. Il a bien essayé, mais les questions des médias, chinois et internationaux, l’ont souvent amené sur le terrain politique. Le président du CIO s’y était préparé. Il n’a pas refusé l’obstacle, mais sans non plus se laisser piéger.
En bonne place parmi les sujets du moment, l’affaire Peng Shuai. Thomas Bach avait été le premier, parmi les officiels étrangers, à lui parler en personne. L’entretien s’était déroulé par visioconférence, en novembre dernier, au moment où le monde entier se demandait où pouvait bien avoir été cachée la joueuse chinoise depuis ses allégations d’agression sexuelle par un dignitaire du régime communiste.
A Pékin, ces prochains jours, Thomas Bach s’offrira encore une première. Le président du CIO a annoncé aux médias, jeudi 3 février après la session de l’instance, qu’il rencontrerait Peng Shuai en personne, dans la capitale chinoise. Quand ? Où ? Thomas Bach ne le précise pas. Et pour cause, puisque les détails de la rencontre ne semblent pas avoir été finalisés.
Seule certitude : l’échange se déroulera au sein de la bulle des Jeux d’hiver de Pékin. Peng Shuai devra entrer dans le « circuit fermé » mis en place par les organisateurs chinois. « Elle entrera dans le circuit fermé afin d’avoir cette réunion, selon son souhait, a expliqué Thomas Bach en conférence de presse. Une fois que toutes les procédures seront terminées, nous aurons notre réunion« .
La joueuse chinoise n’est pas accréditée pour les Jeux de Pékin, mais elle peut être autorisée à entrer dans la bulle, sous réserve de fournir deux tests de dépistage du coronavirus négatifs à deux jours d’intervalle.
Le CIO n’en est pas à ses premiers échanges avec Peng Shuai. Une deuxième rencontre en mode virtuel a été organisée en décembre dernier depuis Lausanne. A la différence de la première, Thomas Bach n’y a pas assisté. Selon le président du CIO, un nouvel échange aurait eu lieu au cours des derniers jours avec des membres de l’instance olympique.
« Nous savons, d’après ses explications, qu’elle vit à Pékin, peut se déplacer librement et passe du temps avec sa famille et ses amis, a précisé Thomas Bach jeudi 3 février devant les médias. Maintenant, nous allons pouvoir passer à l’étape suivante lors d’une rencontre personnelle. Elle va nous permettre de découvrir en personne comment elle va et quel est son état d’esprit. »
Après la rencontre en visioconférence organisée par le CIO en novembre dernier, Thomas Bach avait été critiqué pour ne pas avoir ouvertement cité les allégations sexuelles proférées par l’ancienne numéro 1 mondiale en double. L’instance olympique avait également été montrée du doigt pour ne pas avoir diligenté une enquête sur la situation de la joueuse.
A Pékin, Thomas Bach s’est défendu d’avoir fait preuve de laxisme, voire de complicité avec le régime chinois. « Si elle souhaite qu’une enquête soit menée, nous la soutiendrons dans cette démarche, a expliqué le président du CIO. Mais c’est sa vie, ce sont ses allégations. Nous en saurons plus sur son intégrité physique et son état mental lorsque nous la rencontrerons en personne« .
Question : Peng Shuai restera-t-elle invisible jusqu’à sa rencontre avec Thomas Bach ? Sa présence à la cérémonie d’ouverture, ce vendredi 4 février, constituerait un événement à la portée mondiale. Réponse dans quelques heures.