L’année 2022 s’annonce importante, sans être encore décisive, pour les communes et les territoires français candidats pour être Centres de préparation aux Jeux (CPJ) pour les équipes et les délégations avant Paris 2024. Le comité d’organisation (COJO) a constitué un catalogue de 560 sites d’entraînement. II est proposé aux comités nationaux olympiques.
En bonne place, la Communauté de communes Maremne Adour Côte-Sud (MACS), située au coeur des Landes, sur la Côte Atlantique. FrancsJeux a interrogé son président, Pierre Froustey (photo ci-dessous).
FrancsJeux : Quelle est, dans le détail, votre offre de CPJ ?
Pierre Froustey : Notre offre est répartie sur deux communes, Capbreton et Soustons. Elle concerne un ensemble de sports assez diversifié, en salle et en plein air, individuels et collectifs : handball, rugby à 7 et skateboard à Capbreton, judo, aviron, rugby à 7 et handball à Soustons. Dans tous les cas, les équipements désignés sont aux standards internationaux. Le plan d’eau naturel d’aviron de Soustons, par exemple, accueille régulièrement les stages des équipes de France et d’Allemagne. Il a été récemment doté d’une nouvelle tour d’arrivée. L’équipe de France féminine de handball championne olympiques se rend elle régulièrement à Capbreton.
Quels sont les atouts de ces équipements et des villes concernées ?
Avant de parler d’atouts, je crois qu’il est important d’expliquer que cette candidature comme CPJ pour les Jeux de Paris 2024 n’est pas sortie du chapeau pour profiter de l’opportunité des Jeux de Paris 2024. Elle est le résultat d’une démarche construite depuis presque vingt ans et l sport est inscrit depuis plus longtemps encore dans l’ADN de notre territoire. Pour ce qui concerne nos atouts, je dirais tout d’abord l’unité de lieu. Les sites de Capbreton et Soustons proposent un lien direct entre les équipements sportifs, la restauration, les espaces de récupération et l’hébergement. Nous disposons ensuite d’un environnement naturel propice à la détente, au calme, au bien-être, particulièrement apprécié des athlètes et adapté à la recherche de performance. La combinaison de ces deux caractéristiques permet aux délégations de ne pas avoir à choisir entre l’une d’entre elles. Nous pouvons leur proposer tout ce qu’elles attendent. Il faut aussi souligner que les collectivités ont régulièrement investi dans les équipements pour conserver un niveau de qualité élevé. Enfin, au-delà des CPJ, notre territoire bénéficie également d’une offre complémentaire de haut-niveau avec un Pôle RUGBY et la présence du Centre Européen de Rééducation du Sportif à Capbreton régulièrement mobilisé dans l’accueil des délégations.
Comment prévoyez-vous d’accompagner l’accueil de délégations étrangères avant les Jeux de Paris 2024 ?
L’ambition est tout d’abord de faciliter le séjour des délégations et de tout mettre en place pour les aider à atteindre leurs objectifs, en leur mettant notamment à disposition un interlocuteur privilégié pour identifier tous leurs besoins. Nous avons ensuite l’habitude d’accueillir des équipes, nationales et internationales, en habillant le territoire pour marquer leur présence, avec de l’affichage par exemple. Nous prévoyons des rencontres avec les jeunes et les écoles, si les délégations le souhaitent. La population du territoire est très passionnée par le sport. Les équipes étrangères ne seront pas comme des pièces rapportées, elles seront accueillies et se sentiront comme chez elles.
Quel impact et héritage pourrait avoir l’accueil de délégations étrangères, au-delà des Jeux, pour votre communauté de communes ?
Je le répète, cette candidature n’est pas un coup sans lendemain, mais une démarche construite dans le temps. Nous voulons renforcer la visibilité du territoire à l’international, mais aussi développer la pratique sportive. C’est un enjeu majeur des CPJ. Mais nous voulons aussi aller plus loin, par des collaborations dans les domaines du tourisme, de la recherche, de l’éducation. Un exemple : nous avons établi un partenariat avec la Serbie. Il n’est pas directement lié au sport, mais nous pourrions lui ajouter une déclinaison sur le handball. La filière surf a amené une importante communauté australienne désormais installée à l’année dans les Landes. Cette présence illustre notre tradition d’intégration d’autres cultures. Avec les CPJ, nous pouvons aller encore plus loin. Enfin, la candidature pour être CPJ pour Paris 2024 est aussi axée sur les paralympiques. Elle doit encore renforcer l’accès au sport des personnes en situation de handicap.
Quels types de délégations ambitionnez-vous de recevoir ?
Les cibles sont multiples. L’Europe du Nord, à l’image de la Norvège, dont l’équipe féminine de handball est venue se préparer chez nous avant les derniers Jeux Olympiques La zone des Balkans, dont la Serbie, avec laquelle nous avons noué un partenariat. L’Océanie, dont nous sommes culturellement proches via le surf et le rugby. L’Amérique du Sud qui aura un important décalage horaire à absorber. La candidature du territoire comme site des épreuves de surf des Jeux de Paris 2024 nous a rapprochés du Japon via l’Université de Tsukuba. Nous ne nous interdisons rien. Notre projet comporte également une dimension solidaire, dans la lignée d’une opération qui a été récemment initiée avec l’équipe de rugby de Côte d’Ivoire et un club local.