World Athletics peut se frotter les mains : la pandémie mondiale et l’incertitude sanitaire ne freinent pas les ardeurs des candidats à ses événements majeurs. En tête de liste, les championnats du monde d’athlétisme en plein air.
Les deux prochaines éditions ont déjà été attribuées : la ville américaine d’Eugene, dans l’Oregon, accueillera la compétition en juillet prochain, avec près d’une année de retard sur la date initiale, puis l’événement se tiendra en 2023 à Budapest, en Hongrie.
Pour la suivante, prévue en 2025, deux candidats étaient déjà en course : Tokyo et Nairobi. Le Japon et le Kenya. L’Asie et l’Afrique. Beau match.
Un troisième postulant met le nez à la fenêtre. Singapour a officiellement annoncé sa candidature aux Mondiaux en plein air en 2025.
La ville-Etat d’Asie du Sud-Est a présenté son projet, Singapour25. Il est porté par Sport Singapore, un établissement public en charge de l’organisation des événements dans le pays. Lim Teck Yin, son directeur général, l’a expliqué : « Les championnats du monde d’athlétisme ne sont jamais venus en Asie du Sud-Est. La région compte 680 millions d’habitants, dont 200 millions ont moins de 35 ans. Notre potentiel de nouveaux fans, partenaires et athlètes est évident. Il peut aider l’athlétisme à franchir un nouveau palier. Singapour25 peut être un véritable tremplin. »
Même son de cloche à la Fédération singapourienne d’athlétisme. Lien Choong Luen, son président, reprend à peu près les mêmes mots : « Singapour25 donnera à nos athlètes et à ceux de la région l’occasion de côtoyer les géants de l’athlétisme et de susciter un intérêt accru pour ce sport. C’est une occasion unique en son genre d’inspirer les athlètes de demain. »
Avec cette nouvelle candidature, World Athletics devra trancher entre trois solides dossiers. L’un aurait un air de déjà-vu, les deux autres ouvriraient une nouvelle page.
Tokyo, hôte de l’événement en 1991, dispose avec le stade olympique des derniers Jeux d’été un équipement de classe mondiale, où trois records du monde ont été battus l’an passé en moins d’une semaine.
Nairobi, la capitale du Kenya, présente une autre sorte d’arguments : l’histoire. Les Mondiaux d’athlétisme n’ont encore jamais été organisés sur le continent africain. En choisissant le Kenya en 2025, Sebastian Coe et les autres membres du Conseil de l’instance internationale marqueraient leur temps.
Singapour, de son côté, peut s’appuyer sur la réussite des Jeux olympiques de la Jeunesse en 2010, puis des Jeux d’Asie du Sud-Est en 2015. Les Mondiaux d’athlétisme en 2025 coïncideraient avec le 60ème anniversaire de l’indépendance du pays. L’événement figurerait en bonne place parmi les festivités commémoratives.
Dans sa manche, Singapour possède un autre atout : Ong Beng Seng. Le milliardaire originaire de Malaisie, mais basé à Singapour, a associé son nom au sport mondial avec le Grand Prix de F1 organisé dans le pays depuis 2008. Il en assure la présidence.
Magnat de l’immobilier et de l’hôtellerie, Ong Beng Seng et son épouse, Christina Ong, figurent dans le top 25 des plus grosses fortunes de Singapour établi par Forbes. Le milliardaire, âgé de 78 ans, jouera un rôle majeur dans le projet Singapour25. En coulisses, notamment.
L’attribution des Mondiaux d’athlétisme en 2025 sera annoncée en juillet prochain, en marge du rendez-vous planétaire à Eugene, dans l’Oregon. Avec Tokyo, Nairobi et Singapour, World Athletics semble à l’abri d’une mauvaise pioche.