Tony Estanguet est à Marseille. Une visite de deux jours, débutée mardi 22 mars, poursuivie ce mercredi. Deux journées pour sentir l’air de la mer, parler voile, et répéter une nouvelle fois que les Jeux d’été en 2024 ne seront pas seulement ceux de Paris, mais de la France entière.
A Marseille, donc. Mais, comme attendu, le président du COJO Paris 2024 n’a pu éviter la question du moment, même à plusieurs centaines de kilomètres de l’action : le Hall 6 du parc des Expositions de la porte de Versailles, prévu pour accueillir le tour préliminaire du tournoi olympique de basket-ball.
Choisi comme site de remplacement en fin d’année 2020, après une nouvelle écriture du dispositif olympique, la salle ne plait pas à la l’instance internationale du basket-ball, la FIBA. Trop petite, trop basse de plafond, mal ventilée. Elle est devenue depuis la semaine passée la cible des critiques de plusieurs des meilleurs joueurs français, vice-champions olympiques l’été dernier à Tokyo.
« Comment peut-on accepter de voir le basket, le sport collectif le plus populaire aux JO, être envoyé dans le Parc des Expo ? Plafond trop bas, salle pas adaptée« , a questionné Evan Fournier, le joueur des New York Knicks, sur son compte Twitter. « Je ne vais pas jouer dans une salle où je me cogne la tête quand je shoote« , a embrayé Rudy Gobert, l’intérieur du Utah Jazz, dans une interview à l’Equipe.
Face à la polémique, alimentée par des joueurs français n’ayant encore jamais mis les pieds dans la salle en question, Tony Estanguet se veut rassurant. Il calme le jeu. Il l’a expliqué mardi 22 mars, en marge d’une visite du Cercle des Nageurs de Marseille : « On trouve des solutions au fur et à mesure. Chacun est dans son rôle en cherchant à avoir les meilleures conditions de réussite pour son sport. Mais, globalement, les choses avancent plutôt bien. Nous sommes régulièrement en contact avec la FIBA. On a un certain nombre de réunions cette semaine pour continuer à améliorer le dossier du basket. »
Tony Estanguet insiste : le COJO ne s’écartera pas de sa ligne de conduite, définie par les impératifs de sobriété, de maîtrise des coûts et de rigueur budgétaire. « Depuis le début du projet, l’objectif pour Paris 2024 est de réussir les 878 épreuves qui sont au programme des Jeux, a-t-il expliqué mardi 22 mars à Marseille. Nous avons 32 sports olympiques, 22 sports paralympiques à organiser, tout ça dans un nouveau modèle d’organisation de sobriété. Nous n’allons pas chercher à utiliser les Jeux pour construire des infrastructures pour juste quelques jours de compétition. »
Le message est clair : pas question de céder aux demandes de chacun. Le COJO veut rester maître de son budget. Il ne remettra pas en cause ses principes à la première salve de critiques sur les réseaux sociaux.
A Marseille, Tony Estanguet n’a pas seulement parlé basket-ball. Le président du COJO a surtout évoqué la voile, première raison de sa visite dans la cité phocéenne. Et confirmé que le projet d’aménagement de la rade, où se tiendront les épreuves olympiques, était désormais bouclé.
« Le projet est complètement stabilisé sur les compétitions de voile, a-t-il assuré. Le plan de financement est bouclé. Chaque acteur a voulu contribuer à la réussite du projet. Il est important pour nous de laisser un héritage à la population et au territoire, notamment de meilleures infrastructures pour mettre les bateaux à l’eau. »
Le coût total, annoncé à 41 millions d’euros, sera couvert en grande partie par la SOLIDEO (25 millions d’euros), grâce aux contributions de la ville de Marseille et de l’Etat français. Le reste du financement sera assuré par le département des Bouches-du-Rhône et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Renaud Muselier, le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’a confirmé mardi 22 mars : « Sur le plan financier, tout a été finalisé. Cela n’a pas été facile, mais tous les partenaires institutionnels ont tenu leur rôle. »
Quant à la question de la tribune de 5.000 places, initialement prévue sur la Corniche mais abandonnée pour des raisons de sécurité, elle serait en cours de règlement. L’installation temporaire sera seulement déplacée. Elle pourrait être montée sur la plage, une solution qui aurait le mérite de ne pas entraver la circulation, tout en assurant au public une vue imprenable sur les régates olympiques.