Sebastian Coe peut se frotter les mains : World Athletics ne devrait pas manquer de postulants pour organiser les événements majeurs de l’athlétisme international. Les Mondiaux en plein air, notamment, attirent les convoitises. Une candidature pourrait même bientôt se profiler dans le propre pays de l’ancien coureur de demi-fond.
Le ministre britannique des Sports, Nigel Huddleston, l’a annoncé sans langue de bois mardi 19 avril, à l’occasion de la date symbolique de J – 100 jours avant les Jeux du Commonwealth 2022 à Birmingham (28 juillet au 8 août) : la Grande-Bretagne doit se montrer très offensive pour l’accueil des grands événements sportifs. Birmingham, notamment, devrait tenter de profiter de l’héritage des Jeux du Commonwealth pour accueillir les championnats du monde d’athlétisme.
Depuis leur création en 1983, les Mondiaux en plein air ont fait étape une seule fois au Royaume-Uni. A Londres, en 2017, cinq ans presque jour pour jour après les Jeux olympiques de 2012. Mais Nigel Huddleston l’a expliqué : la stratégie détaillée l’an passé par UK Sport ne doit pas seulement se concentrer sur la capitale. Elle doit englober également le reste du pays.
« Nous allons consacrer beaucoup de temps, d’attention et d’énergie pour attirer des événements sportifs et développer le tourisme à l’extérieur de Londres, où nous disposons d’extraordinaires installations« , suggère Nigel Huddleston.
En tête de liste : Birmingham. La ville des Midlands a accueilli les Mondiaux en salle à deux reprises, en 2003 et 2018. Elle figure depuis 2011 au calendrier de la Ligue de Diamant de World Athletics.
Birmingham a déjà exprimé son intérêt à l’organisation des championnats du monde d’athlétisme de course sur route, un nouveau rendez-vous majeur du calendrier de World Athletics, où seront rassemblés les Mondiaux de 5 km et semi-marathon. La première édition, prévue l’an prochain, a été attribuée à Riga, en Lettonie.
La prochaine étape, pour la ville britannique, est déjà dans les tuyaux : une candidature aux championnats du monde en plein air.
A en croire le ministre des Sports, le gouvernement de Boris Johnson serait tout disposé à discuter d’un tel projet. Il entrerait pleinement dans le programme d’héritage des Jeux du Commonwealth 2022, axé sur un développement de la pratique et sur une utilisation plus intensive des installations. Les discussions auraient même déjà débuté avec les autorités locales et la fédération britannique d’athlétisme.
Le stade Alexander de Birmingham, où se dérouleront les cérémonies – ouverture et clôture – et les compétitions d’athlétisme aux Jeux du Commonwealth, a été l’objet d’un vaste plan de rénovation de 80 millions d’euros. Sa capacité sera portée l’été prochain à 30.000 places, avec l’ajout de tribunes temporaires. Elle redescendra ensuite à 18.000 places.
Suffisant pour l’emporter ? La réponse appartient à World Athletics. Mais il semble acquis qu’une candidature britannique, même portée par une ville de province, serait prise très au sérieux par Sebastian Coe et les membres du Conseil de l’instance internationale.
Reste pour les Britanniques à trouver la bonne date. Les deux prochaines éditions des Mondiaux en plein air ont été attribuées à Eugene pour cette année, puis à Budapest en 2023. Pour la suivante en 2025, la première encore sans ville-hôte, trois dossiers sont en concurrence : Tokyo au Japon, Nairobi au Kenya, et Singapour. Costaud.
Birmingham pourrait se lancer dans l’aventure pour les Mondiaux 2027, situés une année avant les Jeux de Los Angeles 2028, et dix ans après les championnats du monde 2017 à Londres.
Le ministre des Sports l’a rappelé mardi 19 avril : la Grande-Bretagne fait équipe avec l’Irlande du Nord pour postuler à l’Euro de football en 2028. Un gros morceau. Mais les Britanniques n’en font pas mystère : ils en veulent plus. Beaucoup plus.