Paris 2024 aime les chiffres ronds. Le comité d’organisation du prochain rendez-vous olympique et paralympique a profité du sommet Change Now, organisé mercredi 18 mai dans la capitale française, à 800 jours pile de l’ouverture, pour présenter les grands principes et les engagements de son plan restauration. Il s’annonce durable, responsable et plus végétal que jamais.
Les chiffres le laissent supposer : le défi s’annonce de taille. Au total, pas moins de 13 millions de repas seront servis pendant les Jeux de Paris 2024. A eux seuls, les athlètes et officiels logés dans les villages olympiques, à Saint-Denis et sur les sites de province ou à Tahiti, en consommeront 2,2 millions. La « famille olympique » et les invités en avaleront environ 500 000. Pour les représentants des médias, le COJO en prévoit 1,8 million.
Le village olympique principal, situé non loin du Stade de France en Seine-Saint-Denis, au sein de la Cité du Cinéma, abritera 12 restaurants. Le COJO a choisi le groupe Sodexo Live pour assurer une partie de la restauration. Plusieurs chefs français sont également sollicités, dont le très médiatique Thierry Marx, consultant pour France Télévisions aux Jeux de Tokyo 2020.
Costaud. Mais au pays de la gastronomie, les organisateurs promettent une alimentation responsable et locale, à des années-lumière de la restauration de masse souvent proposée dans les événements sportifs internationaux.
Amadea Kostrzewa, la responsable mobilisation climat et environnement au COJO Paris 2024, l’a expliqué : le plan restauration des prochains Jeux répond à une triple priorité, à savoir la valorisation des produits français, une végétalisation de l’alimentation, et enfin l’inévitable notion d’héritage.
Comment ? Pas moins de 80 % des produits utilisés en cuisine seront issus des régions françaises. Seulement 20% des achats concerneront des produits importés (café, thé, cacao).
Les organisateurs promettent également une assiette « deux fois plus végétale » que les standards habituels aux Jeux olympiques. En tête de liste, de la laitue, des betteraves, de la pomme de terre, des lentilles… Egalement sur la liste provisoire, dévoilée mercredi 18 mai, du brochet, du saumon de Loire, du lapin, du Saint-Nectaire et du brie de Meaux.
Précision : un quart des produits made in France viendra de « moins de 250 km » de chaque site. Objectif annoncé : diviser par deux l’empreinte carbone de l’assiette, pour la faire passer des 2 kilos de CO2 par repas généré en France à un seul kilo. Ambitieux.
Dans la même logique, les organisateurs annoncent vouloir diviser par deux la quantité de plastique à usage unique, en utilisant notamment 100 % de vaisselle réutilisables. Ils promettent de réduire à néant l’habituel gaspillage alimentaire, pointé du doigt aux Jeux de Tokyo 2020, où la réduction spectaculaire du nombre de volontaires avait eu pour effet de laisser à l’abandon des milliers de plateaux repas. Autre principe : un recyclage après les Jeux paralympiques des équipements de restauration.
Reste une inconnue : le coût des matières première à l’approche des Jeux, dans le contexte très instable de la crise sanitaire et du conflit en Ukraine. Les organisateurs n’en font pas mystère, les mauvaises surprises ne peuvent pas être exclues du plan de route. Philipp Würz, le responsable restauration du COJO, le reconnaît : « Nous nous sommes fixés un cap, mais il y a des aléas qu’on ne maitrise pas. Sur le prix du blé, par exemple, si on se prend une hausse de 60 % dans la figure, il va falloir ajuster ».