Pas de temps à perdre. A plus de six ans de l’échéance, le CIO se penche déjà avec attention sur le programme des Jeux de Los Angeles 2028. A ce stade de la préparation du rendez-vous californien, l’instance olympique n’en est pas encore à le graver dans le marbre. Mais sa commission exécutive, réunie pour deux jours cette semaine, en a approuvé les « critères d’évaluation qui seront utilisés pour passer en revue chaque discipline sportive et les éventuels sports additionnels. »
Sur le fond comme sur la forme, ils ne promettent pas de révolution. Ils répondent aux principes déjà validés par la commission exécutive du CIO en avril dernier. Et l’instance le rappelle : ces critères reflètent la Charte olympique, les recommandations de l’Agenda olympique 2020+5, et enfin la vision du CIO et de LA28.
Le résultat tient en six principes, tous désormais élevés au rang de priorité par l’instance basée à Lausanne. Le premier devra être appris par coeur par tous les postulants aux Jeux, pour les organiser ou entrer au programme : la réduction du coût et de la complexité liés à l’accueil des Jeux. Un classique.
Deuxième critère : « mobiliser les meilleurs athlètes et proposer des sports qui mettent leur santé et leur sécurité au premier plan. » Là aussi, rien de nouveau sous le soleil. La santé mentale des athlètes, sujet devenu très médiatique depuis les Jeux de Tokyo 2020, devient une priorité.
Autre critère : l’attrait des sports auprès des fans du monde entier et l’intérêt du pays hôte. Le message s’adresse pour l’essentiel aux fédérations internationales candidates à une entrée dans le programme au titre des sports additionnels. Il est clair : leur discipline doit non seulement séduire la planète entière, mais aussi apporter un plus à Los Angeles 2028. Pas simple.
La commission exécutive du CIO rappelle aussi la priorité donnée à l’égalité des genres, et son souhait de susciter l’intérêt des jeunes pour séduire de nouveaux publics et athlètes. Elle insiste sur la nécessité de faire respecter les principes d’intégrité et d’équité afin de soutenir les sports « propres« . Enfin, elle souligne d’un trait épais son soutien à la durabilité environnementale « afin de favoriser la viabilité à long terme« .
A six ans et une poignée de mois de l’événement, le programme des Jeux de Los Angeles 2028 est déjà en grande partie connu. La 139ème session du CIO, réunie en deux temps en marge des Jeux d’hiver de Pékin 2022 (elle sera bouclée par une troisième journée ce vendredi 20 mai), l’a entériné. Il comptera 28 sports olympiques : sports aquatiques, tir à l’arc, athlétisme, badminton, basketball, canoë-kayak, cyclisme, sports équestres, escrime, golf, gymnastique, handball, hockey, judo, aviron, rugby à 7, voile, tir, skateboard, football, escalade, surf, taekwondo, tennis, tennis de table, triathlon, volleyball et lutte.
Trois « historiques » du mouvement olympique en sont provisoirement écartés : la boxe, l’haltérophilie et le pentathlon moderne. Les deux premiers devront présenter dans les mois à venir une copie plus propre, notamment sur les questions de gouvernance (boxe et haltérophilie), financement (boxe), et lutte contre le dopage (haltérophilie). Pas gagné d’avance.
Le pentathlon moderne, le moins menacé des trois par une exclusion plus durable, devra convaincre le CIO de la pertinence de son cinquième sport, appelé à remplacer l’équitation. La course à obstacles séduira-t-elle Thomas Bach et les autres membres de la commission exécutive ? Pas impossible.
A l’inverse, trois sports entrent pour de bon dans le programme des Jeux de Los Angeles 2028, après avoir fait leurs classes à Tokyo 2020, puis bientôt à Paris 2024, dans le camp des sports additionnels : le skateboard, l’escalade et le surf.
Le CIO l’explique dans un communiqué : les prochains mois seront marqués par un « travail de concert » avec LA28 et les fédérations internationales pour passer en revue les disciplines en utilisant les critères d’évaluation établis jeudi 19 mai par la commission exécutive.
Reste la question des sports additionnels. Elle reste très ouverte, avec une colonie de postulants se pressant déjà à la porte. Mais les organisateurs californiens devront, comme leurs collègues de Paris 2024, respecter la limite de 10.500 athlètes fixée par le CIO.
La décision finale concernant les disciplines du programme des sports de LA28 sera prise par la commission exécutive du CIO en 2023. Pour connaître les épreuves, les quotas et les formats de compétition, il faudra attendre l’après Paris 2024.