Le pentathlon moderne semble raffoler des récits à tiroirs. Après avoir annoncé l’abandon de l’équitation après les Jeux de Paris 2024, puis expliqué plancher activement sur une discipline de substitution, sa fédération internationale (UIPM) distille désormais ses informations au compte-goutte.
Au début du mois de mai, l’UIMP a levé un coin du voile en révélant que la cinquième discipline serait une course d’obstacles. Mardi 24 mai, elle a apporté un lot fourni de nouvelles précisions.
La course à obstacles se disputera bien à pied, comme le laissait entendre la dernière communication de l’UIPM. Elle prendra l’allure très militaire d’un parcours du combattant.
Selon un communiqué de l’UIPM, les athlètes s’affronteront par groupe de deux ou quatre, sur la distance d’une centaine de mètres, avec une succession d’une dizaine d’obstacles à franchir avant de rallier l’arrivée.
Les obstacles ? Un subtil mélange inspiré des parcours militaires et des jeux de plein air. Une version plus sobre de l’émission de télé-réalité Ninja Warrior, imaginée au Japon puis popularisée aux Etats-Unis.
Les athlètes n’auront pas à gravir la Tour des Héros, comme dans le show télévisée, mais il leur faudra enchaîner des montées de marches, un mur de 1,5 mètre, un pont de singe (monkey bars), des marches décalées, des anneaux de gymnaste, une roue, une poutre, des échelles et un mur incurvé anti-tsunami. Costaud.
L’UIMP le résume : les spécialistes du pentathlon moderne devront « courir, marcher, grimper, ramper, glisser, se frayer un chemin ou se propulser de toute autre manière jusqu’à la ligne d’arrivée« .
La nouvelle discipline sera testée en grandeur nature à la fin du mois juin (27-28) à Ankara, en Turquie, en marge de la finale de la Coupe du Monde. Le programme comptera des épreuves distinctes pour les moins de 19 ans, les juniors, les seniors, mais aussi pour les spécialistes de la course à obstacles.
En cas de test concluant, la cinquième discipline sera soumise à l’approbation du prochain congrès de l’UIPM, prévu avant la fin de l’année. Elle pourra ensuite être proposée à la commission exécutive du CIO, avec l’espoir que ses membres la trouvent à leur goût et décident de réintégrer le pentathlon moderne dans le programme des Jeux de Los Angeles en 2028. Il en est aujourd’hui temporairement écarté, l’instance olympique attendant de connaître le choix et la nature de la cinquième discipline avant de prendre sa décision.
L’UIPM le répète comme un refrain : l’abandon de l’équitation et l’intégration de la course à obstacles, choisie parmi 60 propositions, auront pour effet de réduire le coût et la complexité de la discipline. En laissant les chevaux à l’écurie, l’instance basée à Monaco promet de rendre son sport plus excitant à regarder, plus accessible, populaire et durable.
Reste à attendre la réaction des premiers concernés, les athlètes. L’abandon de l’équitation, présentée par l’UIPM comme « le plus grand bouleversement du pentathlon moderne en 110 ans d’histoire« , avait provoqué l’indignation d’une partie de l’élite mondiale. Les Britanniques Joe Choong et Kate French, champions olympiques l’été dernier à Tokyo, ont mené la fronde. A la tête d’un groupe d’opposants rassemblant des compétiteurs passés et actuels, ils ont notamment pointé le manque de transparence du processus.