Hasard du calendrier ? Sûrement. A une année pile de la décision, annoncée pour la session de Mumbai en mai et juin 2023, le CIO est représenté cette semaine dans deux des quatre pays en course pour les Jeux d’hiver en 2030.
Un trio d’experts des questions olympiques, dont l’identité des membres n’a pas été dévoilée, a débuté mardi 31 mai une visite de trois jours à Sapporo et dans la région japonaise d’Hokkaido. Son inspection se veut technique. Elle n’est pas censée compter comme une étape dans le processus de sélection. Elle n’en est pas pour autant anecdotique.
Thomas Bach, de son côté, se rend à Madrid, ce mercredi 1er juin, pour un aller-retour express. Le président du CIO n’a pas vocation à évoquer les Jeux d’hiver 2030 pendant son court séjour dans la capitale espagnole, officiellement dédié à la visite d’un centre sportif pour réfugiés à Getafe, au sud de Madrid. Mais il serait étonnant que la question de la candidature olympique des Pyrénées et de Barcelone ne soit pas posée sur la table à un moment ou un autre de la journée.
Dans tous les cas, la concordance des deux visites, au Japon et en Espagne, mettra une nouvelle fois en lumière l’écart immense entre deux des quatre dossiers en course pour les Jeux d’hiver en 2030. A Sapporo, les experts du CIO inspectent depuis mardi 31 mai une partie des sites susceptibles d’accueillir les compétitions. A Madrid, les porteurs du projet espagnol en sont encore à rechercher un terrain d’entente entre les régions concernées, la Catalogne et l’Aragon, voire à se tourner vers une autre option moins conflictuelle.
Le Japon, d’abord. Officiellement, le trio d’envoyés du CIO n’a pas pour mission d’évaluer les chances et les atouts de la candidature de Sapporo. Tout juste distillera-t-il au terme de son périple quelques « conseils techniques » aux postulants.
Leur feuille de route compte une longue succession d’arrêts prolongés sur les sites proposés par Sapporo 2030. Au total, pas moins de seize équipements, dans la capitale de l’île d’Hokkaido et le reste de la préfecture, dont les stations de Rusutsu et Niseko, réputées en Asie pour la qualité de leurs pistes et de leur enneigement.
Le trio d’experts ne devrait pas se rendre à Nagano, au centre du Japon, où seraient organisées les épreuves de bobsleigh, luge et skeleton. Il n’est pas prévu, non plus, de pousser la porte du Dôme de Sapporo, une immense salle couverte actuellement utilisée pour les rencontres de la saison de la ligue professionnelle de football.
L’Espagne, maintenant. Thomas Bach doit visiter le centre sportif d’accueil des réfugiés de Getafe. Baptisé du nom d’Alejandro Blanco, le président du Comité olympique espagnol (COE), il a été financé en partie par la Solidarité olympique. Au programme de Thomas Bach, également, une réunion de l’Olympic Refuge Foundation (ORF). Elle doit se tenir au siège de l’EOC à Madrid.
Le déroulé est clair : la visite de Thomas Bach à Madrid n’est liée ni de loin ni de près au projet espagnol pour les Jeux d’hiver 2030. Mais, hasard, elle intervient la même semaine où l’assemblée générale du Comité olympique espagnol a approuvé, à l’unanimité des votants, la poursuite des discussions sur une candidature olympique.
Alejandro Blanco ne s’en est jamais caché : accueillir Thomas Bach à Madrid sans avoir avancé sur le dossier serait du plus mauvais effet. Le dirigeant espagnol doit pourtant s’y résoudre. Après onze réunions, les représentants de la Catalogne et de l’Aragon n’ont pas pu se mettre d’accord sur une répartition des sites de compétition. A une année de la décision du CIO, le temps joue contre l’Espagne. Mais le COE y croit encore.
Reste une interrogation : quand les trois experts du CIO pourront-ils se rendre en Espagne pour leur visite technique ? A ce stade, la question reste sans réponse.