A deux ans et quelques semaines de l’ouverture, le comité d’organisation des Jeux de Paris 2024 continue de jouer avec la carte des sites avec des manières de général sur une maquette de champ de bataille. Le jeu des chaises musicales se poursuit. Sur la table, plus d’une demi-douzaine de sports et disciplines concernés.
En tête de liste, le basket-ball. Toujours sans domicile fixe pour les phase préliminaires depuis l’abandon du Hall 6 du Parc des Expositions de la porte de Versailles, il semble destiné à prendre possession du stade Pierre-Mauroy de Lille (27.000 places). La première partie du tournoi olympique permuterait avec son équivalent du handball, initialement logé dans le nord de la France pour la totalité de la compétition. Le handball occuperait le Hall 6 du Parc des Expositions (7.000 spectateurs) en première semaine.
Les phases préliminaires terminées, les deux sports se croiseraient à nouveau. Le basket-ball prendrait la route de Paris, pour disputer à Bercy la deuxième partie du tournoi, à partir des quarts-de-finale. Le handball ferait le chemin inverse pour s’installer à Lille. Un échange standard, en somme. Dans les deux cas, les joueurs seraient logés dans un village olympique local, situé à 8 minutes du stade Pierre-Mauroy.
Le COJO Paris 2024 l’a expliqué mardi 21 juin : l’option d’un « échange » entre le hand et le basket coche toutes les cases. Son surcoût est neutre, ou au pire très faible. Elle n’oblige pas à déplacer un autre sport par un effet domino toujours malvenu à cet stade de la préparation. Elle permet aux handballeurs et basketteurs de jouer une partie de leur compétition à Paris. Enfin, elle plait à la Fédération internationale de handball.
Toutes les cases, donc, sauf une : la FIBA na pas encore donné son feu vert. « Les discussions se poursuivent, explique-t-on au COJO Paris 2024. Elles impliquent également le CIO, dont la direction des sports. »
L’instance internationale du basket-ball n’a jamais caché son souhait de rester à Paris du premier au dernier jour. Dans l’idéal, elle se verrait bien occuper Bercy pour la totalité de la compétition, voire l’Arena de la porte de la Chapelle. Mais l’AccorHotels Arena est dédiée à la gymnastique en première semaine des Jeux. L’Arena de la porte de la Chapelle accueillera de son côté le badminton. Et il n’est pas dans l’intention du COJO de prévoir un déménagement.
Officiellement, le COJO n’a pas fixé de date pour une décision finale. Elle reviendra dans tous les cas au CIO. Mais les organisateurs espèrent présenter un produit fini lors du prochain conseil d’administration, prévu le 12 juillet.
Autre dossier : le tir. Il était censé occuper un site en cours d’aménagement en Seine-Saint-Denis, le terrain des Essences à La Courneuve. Mais des études récentes ont révélé que l’espace disponible n’était pas suffisant, sauf à empiéter sur une zone protégée, avec les inévitables risques de recours et des perspectives de retard.
Sauf improbable retournement de situation, le tir quittera donc la Seine-Saint-Denis. L’option privilégiée, mais pas encore définitive, l’enverrait à Châteauroux, dans le département de l’Indre. Il prendra possession du Centre national de tir sportif. Selon le COJO, la Fédération internationale de tir (ISSF) pousse dans ce sens.
La Seine-Saint-Denis, déjà dépossédée de la natation course, perdra donc un nouveau sport. Un coup bas ? Le COJO assure le contraire. « Dans la nouvelle configuration proposée, le projet sportif est plus fort, soutient-on au comité d’organisation. Nous avons su faire d’une contrainte un élément positif« .
Comment ? En récupérant la boxe. Dans sa dernière version, la carte des sites prévoit les phases préliminaires de la boxe en Seine-Saint-Denis. Elles pourraient hériter d’un nouveau site, sur la commune de Villepinte. Pour les finales, la boxe retrouverait son terrain de jeu initial, le stade Roland-Garros, qu’elle partagerait avec le tennis. Le nouveau site de Villepinte servirait également pour le volley assis et la session initiale du pentathlon moderne, consacrée aux qualifications de l’escrime.
Autre gain pour la Seine-Saint-Denis : le départ du marathon des Jeux paralympiques, et celui de l’épreuve de masse du cyclisme, ouverte au grand public.