Il s’annonçait comme une formalité, une simple séance de validation de propositions et décisions déjà annoncées et détaillées. Mais le conseil d’administration du COJO Paris 2024, mardi 12 juillet, a débuté par une nouvelle peu attendue.
Elle a été livrée par la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, présente pour la première fois depuis son entrée au gouvernement. L’ancienne directrice générale de la Fédération française de tennis a expliqué en préambule, avant de quitter la réunion pour se rendre à la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, que le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, réunira les principaux acteurs de la préparation des Jeux de Paris 2024 avant la fin du mois.
Hasard ou pas, la réunion à l’Elysée est prévue le 25 juillet, à la veille de la date symbolique de J – 2 ans avant l’ouverture des Jeux olympiques. Officiellement, il s’agira d’un « point détaillé de l’avancement de la préparation des Jeux (sécurité, transports…), ainsi que sur les moyens de mobiliser l’ensemble des Français autour de cet événement d’importance et de son héritage. » Autour du président de la République et de la Première ministre, Elisabeth Borne, se tiendront les ministres concernés, plus Tony Estanguet, le président du COJO, et Michel Cadot, le délégué interministériel au Jeux olympiques et paralympiques.
Un « point détaillé« , donc, mais qui sonne comme une forme de reprise en mains par les pouvoirs publics, après le fiasco de la finale de la Ligue des Champions au Stade de France, le 28 mai, les craintes d’un dérapage du budget, et le feuilleton toujours en cours de la carte des sites.
La carte, justement. Sans surprise, le conseil d’administration a donné son feu vert au COJO, mardi 12 juillet, pour « poursuivre les travaux avec les acteurs concernés ». Tony Estanguet et son équipe peuvent donc avancer du même pas, avant de présenter au CIO et à l’IPC leur nouvelle mouture pour une validation définitive.
Ses détails étaient déjà connus. Ils prévoient un échange basket-hand en première semaine, le premier des deux sports collectifs filant à Lille, au Stade Pierre-Mauroy, pendant que le second s’installera à Paris, au Hall 6 du Parc des Expositions de la Porte de Versailles.
La Fédération internationale de basket-ball (FIBA) ne veut toujours pas entendre parler d’un tel scénario. Elle a proposé sa propre alternative, le Hall 4 du Parc des Expositions de Villepinte, en Seine-Saint-Denis, un nouveau venu sur la carte des sites. Une option que le COJO n’a pas retenue.
Seul représentant du basket-ball au conseil d’administration de Paris 2024, mardi 12 juillet, Jean-Pierre Siutat, le président de la fédération française et premier vice-président du CNOSF, s’est abstenu lors du vote sur la tenue à Lille du tour préliminaire.
Le reste de la nouvelle refonte de la carte n’a pas soulevé les mêmes questions. Les phases préliminaires de la boxe, le volley-ball assis et l’épreuve de qualification de l’escrime du pentathlon moderne se partageront le Parc des Expositions de Villepinte. Le tir, initialement prévu lui aussi en Seine-Saint-Denis, à La Courneuve, quitte l’Ile-de-France pour se poser à Châteauroux, dans le département de l’Indre.
Le COJO l’assure dans son communiqué : la « carte des sites renforcée garantit des conditions optimales de compétition, la maîtrise du budget, et préserve l’héritage des Jeux pour les habitants et les territoires. » La formule est écrite au présent, elle reste pourtant encore conditionnelle. Au final, la décision reviendra au CIO. Il lui faudra arbitrer entre le COJO et la FIBA. Pas simple.
Pas simple, non plus, la question budgétaire. Mardi 12 juillet, le conseil d’administration de Paris 2024 a également parlé chiffres, avec la présentation du rapport du comité d’audit, présidé par Jacques Lambert.
A deux ans de l’échéance, le budget reste dans les clous. Mais l’inflation le tient en joue. Tony Estanguet le répète depuis plusieurs semaines : le risque inflationniste, inimaginable quelques mois en arrière, avant le début du conflit en Ukraine, est aujourd’hui bien réel.
Le COJO a démenti en début de semaine, lors d’un point presse, avoir demandé une rallonge au CIO pour faire face aux surcoûts. Mais les organisateurs n’en font pas mystère : ils discutent avec l’instance olympique pour alléger certaines contraintes du cahier des charges.