La série continue. Après Pascale Bouton pour l’aviron, FrancsJeux poursuit à un rythme bi-mensuel sa galerie d’interviews des managers sport des Jeux de Paris 2024. Le Français Gilles de La Bourdonnaye, 49 ans, en charge du tennis de table, s’est prêté à son tour à l’exercice des questions-réponses.
FrancsJeux : Votre vie avant le COJO Paris 2024 ?
Gilles de La Bourdonnaye : Je suis diplômé en relations internationales, avec une spécialité dans le management franco-chinois. J’ai travaillé pour le ministère des Affaires étrangères et la région des Pays de Loire, en Chine, au Brésil et à Nantes. Avant de rejoindre le COJO Paris 2024, j’étais chef de projet développement international au Conseil régional des Pays de Loire à Nantes.
Votre expérience passée des Jeux olympiques ?
J’ai participé comme pongiste à six éditions des Jeux paralympiques. Les cinq premières ont été consécutives : Barcelone 1992, Atlanta 1996, Sydney 2000, Athlètes 2004, Pékin 2008. Puis j’ai mis un terme à ma carrière sportive, mais j’ai décidé de revenir au tennis de table pour les Jeux de Tokyo 2020. J’ai remporté le tournoi final de qualification, garant d’une sixième participation. Côté palmarès, j’ai décroché neuf médailles paralympiques, trois dans chacune des couleurs.
Un souvenir marquant des Jeux ?
La cérémonie d’ouverture. Ou plutôt les cérémonies d’ouverture, car j’en ai connu cinq. A chaque fois, je ressens les mêmes émotions. Elles sont incroyables. On attend trois, quatre, voire cinq heures à l’extérieur du stade, puis on entre dans le couloir menant à la piste pour le défilé des délégations. Et là, l’émotion me gagne. Elle est indescriptible. On peut entendre le public, près de 100.000 personnes aux Jeux de Sydney en 2020. On a l’impression qu’elles sont toutes là seulement pour vous. Après, bien sûr, un autre souvenir très fort, ce sont mes trois médailles d’or.
Le dossier en tête de pile sur votre bureau ?
Le listing très précis des besoins en volontaires pour le tennis de table. Dans un premier temps, le travail consiste à repérer les volontaires pour les postes clefs. Pour cela, je m’appuie sur la Fédération française de tennis de table (FFTT), qui a fait redescendre aux niveaux régional et local nos besoins, afin de faire une première sélection des bénévoles ayant déjà été une certaine expérience. Au mois de septembre, j’aurai un contingent d’une centaine de personnes appelées à être affectées aux positions les plus importantes. Mètre carré par mettre carré, je dois décider où les mettre, définir leurs responsabilités, calculer leur nombre… Ils auront un rôle primordial à jouer dans la réussite des Jeux. Ils seront leur marque de fabrique. Dans un deuxième temps, en février 2023, nous lancerons un appel aux volontaires à destination du grand public.
Le site de compétition du tennis de table, au Parc des Expositions de la Porte de Versailles : ses atouts, son défi dans la perpective des Jeux ?
J’ai la chance de pouvoir disposer d’un site unique pour les Jeux olympiques et paralympiques, le Hall 4 du Parc des Expositions, avec le Hall 5 pour les entraînements. Cette unité de lieu est un atout. Le site a une expérience des grands événements. Il est très sécurisant. Et il sera équipé d’écrans à 360°. Autre avantage : il s’agit d’un hall, que nous pourrons configurer selon les critères du CIO, de l’IPC et de l’ITTF. Le lieu est par ailleurs très bien desservi. Les athlètes et les officiels pourront y accéder en deux minutes à pied. Nous partagerons le Parc des Expositions avec le volley-ball, l’haltérophilie et peut-être le handball. Nous allons travailler, avec les autres managers sport, sur les animations à proposer au public. Le défi ? Nous allons hériter d’un hall vide. Il ne faudra rien oublier pour son aménagement. Par ailleurs, il est localisé à l’autre bout de Paris par rapport au village des athlètes. Mais le défi du transport concernera surtout les Jeux paralympiques, au mois de septembre.
Paris 2024 sera une réussite pour le tennis de table si…
Si la salle est remplie tout le temps, aux Jeux olympiques puis paralympiques. Je ne m’inquiète pas trop pour cela. Paris 2024 sera également une réussite si nous avons une belle ambiance, du suspense dans la compétition, des matchs disputés au 7ème set. Et puis, pourquoi pas, des médailles françaises. Les deux frères Lebrun (Alexis et Félix, 18 et 15 ans) sont encore jeunes, mais ils possèdent un incroyable potentiel. Pour les Jeux paralympiques, les pongistes français ont encore les moyens de ramener des médailles, comme aux Jeux de Tokyo (7 médailles).