Les Italiens le pressentaient : la préparation des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026 n’aura rien d’un long fleuve tranquille. A moins de quatre ans de l’échéance, le nouvel épisode s’annonce dense et plein d’incertitudes.
Trois semaines après la démission du Premier ministre, Mario Draghi, puis la dissolution du Parlement, le dossier Milan-Cortina 2026 s’invite dans l’actualité politique italienne. Le chef de l’Etat, Sergio Mattarella, a signé la semaine passée un décret, déjà publié au Journal officiel, officialisant l’entrée du gouvernement au conseil d’administration du comité d’organisation.
Son entrée dans la place et, par extension, sa reprise en mains. Le nouveau conseil d’administration sera composé de 14 personnes. Elle seront nommées par décret du président du Conseil des ministres.
Selon les médias italiens, sept de ses 14 membres seront désignés en accord avec les Comités nationaux olympique (CONI) et paralympique italiens. Six autres membres seront choisis par les régions impliquées dans l’organisation des Jeux d’hiver en 2026. Enfin, un siège sera réservé autour de la table pour un administrateur délégué, fonction qui s’apparente à celle de directeur général.
Précision tout sauf anecdotique : l’administrateur délégué sera nommé après une consultation avec le gouvernement italien. Il devra travailler « en relation étroite avec le bureau du Premier ministre« .
Les médias italiens ne s’y trompent pas : malgré la crise politique qui secoue le pays, le gouvernement italien veut reprendre le contrôle. Le quotidien La Repubblica évoque une « révolution olympique« . Pas moins.
Selon plusieurs sources, Giovanni Malago ne serait pas menacé. Il conserverait son poste de président de Milan-Cortina 2026, une fonction qu’il cumule avec la présidence du CONI et un statut de membre du CIO.
En revanche, les jours de Vincenzo Novari seraient comptés. Actuel directeur général du comité d’organisation, il était déjà annoncé partant en mars dernier par la presse italienne. Contre toute attente, il a été maintenu à son poste.
Mais la reprise en mains décidée par les autorités politiques semble le condamner à un départ très prochain. Reste à trouver un remplaçant qui convienne tout à la fois au gouvernement et à Giovanni Malago.
Selon La Repubblica, Flavio Cattaneo aurait été le candidat idéal. Passé par le secteur public, notamment à la RAI, il occupe actuellement le poste de vice-président d’Italo – NTV, une entreprise ferroviaire privée. Il entretient d’excellentes relations avec Giovanni Malago. Mais, problème, Flavio Cattaneo s’est retiré de la course avant même le signal du départ.
Autre nom cité : Andrea Abodi. Passé par le monde du football, candidat aux élections du mois prochain pour le parti Fratelli d’Italia, il serait apprécié par la gauche italienne. Mais la presse italienne assure qu’il pourrait plutôt accepter le poste de ministre des Sports dans le nouveau gouvernement.
Enfin, le nom de Michele Uva revient lui aussi avec insistance. Ancien directeur général du CONI, il occupe depuis le début de l’an passé le poste de directeur du football et de la responsabilité à l’UEFA.
Dans tous les cas, le nouvel homme fort de Milan-Cortina 2026 devra accélérer le pas. A moins de quatre ans des Jeux d’hiver, le comité d’organisation n’a pas pu jusque-là annoncer plus d’un seul partenaire privé, la chaîne de magasins Esselunga. Maigrichon.
Selon Il Sole 24 Ore, le programme national de marketing pourrait prendre du muscle au cours des prochains mois, avec les arrivées de Deloitte (partenaire mondial du CIO), Herbalife (sponsor du CONI), et Randstad. Au total, environ 280 millions d’euros devraient ainsi rentrer dans les caisses du comité d’organisation pour l’année 2022, pour un objectif de 575 millions en recettes de marketing.