La série se poursuit. Après Pascale Bouton pour l’aviron, puis Gilles de La Bourdonnaye pour le tennis de table, FrancsJeux continue à un rythme bi-mensuel sa galerie d’interviews des managers sport des Jeux de Paris 2024. Cette semaine, la Française Sarah Mehammedia, en charge de la natation et de ses cinq disciplines, réparties sur trois sites différents dans le dispositif olympique et paralympique.
FrancsJeux : Votre vie avant le COJO Paris 2024 ?
Sarah Mehammedia : J’ai travaillé pendant dix ans à la Fédération française de natation (FFN), où j’étais la coordinatrice des événements internationaux organisés sur le sol français. J’ai ensuite pris un congé maternité avant de rejoindre le COJO Paris 2024.
Votre expérience passée des Jeux olympiques ?
Je n’ai jamais vécu les Jeux, mais j’ai eu la chance de passer trois semaines l’an passé aux Jeux de Tokyo pour le compte du COJO Paris 2024. J’ai ainsi pu observer de très près toutes les épreuves de natation, en relation avec les équipes de la fédération internationale (FINA) et mes homologues japonais du comité d’organisation.
Un souvenir marquant des Jeux ?
Il est récent, puisqu’il remonte aux Jeux de Tokyo : la victoire du Tunisien Ahmed Hafnaoui sur 400 m nage libre. J’étais au bord du bassin, aux premières loges. L’émotion a été très vive. J’ai aussi été très marquée par la victoire des équipes de France de handball, hommes et femmes, à ces mêmes Jeux de Tokyo. J’ai pu assister aux deux finales. J’ai joué au handball depuis toute petite, ces deux médailles d’or m’ont beaucoup émue.
Le dossier en tête de pile sur votre bureau ?
Le dernier gros dossier était la finalisation du calendrier des compétitions, épreuves par épreuves. Il est désormais bouclé. Je travaille beaucoup sur les questions de transport et d’hébergement, mais un sujet m’occupe particulièrement : le recrutement de mon équipe. Ma première recrue va nous rejoindre en septembre. Mon équipe va ensuite s’étoffer à la fin de l’année.
Les sites de compétition de la natation : leurs atouts, les défis dans la perpective des Jeux ?
La natation se déroulera sur trois sites très différents : la Défense Arena de Nanterre pour la natation course et le water-polo ; le Centre aquatique olympique (CAO) de Saint-Denis pour la natation artistique, le plongeon et le water-polo ; le pont Alexandre III en plein Paris pour le marathon. Chacun d’eux possède des atouts, mais représente aussi un défi à relever. Le pont Alexandre III, entre le Grand Palais et les Invalides, sera partagé avec le triathlon. Le départ du marathon de natation sera donné de l’un des plus beaux ponts de Paris, avec vue sur la Tour Eiffel. Le public sera proche des nageurs, chose assez rare dans la discipline. Mais il faudra que chacun trouve sa place, entre la natation et le triathlon. A la Défense Arena, le défi sera d’amener pour la première fois des bassins temporaires dans une enceinte qui n’avait pas vocation à recevoir des épreuves de natation. Mais avec ses 15.000 places, l’Arena s’annonce comme un site assez fabuleux pour mettre en scène les meilleurs nageurs du monde. Enfin, le Centre aquatique olympique est actuellement en construction. Nous serons les premiers à l’utiliser. Comme pour la Défense Arena, nous devons nous projeter, travailler sur plans avec les architectes. Une fois les Jeux terminés, il laissera un très bel héritage à Saint-Denis et dans le département.
Paris 2024 sera une réussite pour la natation si…
On pourra parler de réussite si la natation sous toutes ses formes offre aux athlètes et aux spectateurs une expérience incroyable. La réussite viendra aussi des médailles françaises. Enfin, mon équipe devra prendre du plaisir pendant les Jeux, et les volontaires eux aussi vivre des grands moments, avec la satisfaction d’avoir été des acteurs de l’événement.