Place à la culture urbaine. Et, pour la première fois, à un sport additionnel. Après l’aviron (Pascale Bouron), le tennis de table (Gille de La Bourdonnaye), puis la natation (Sarah Mehammedia), FrancsJeux se tourne vers deux disciplines qui prendront possession de la Place de la Concorde aux Jeux de Paris 2024. La série dédiée aux sport managers du comité d’organisation se poursuit avec Stéphane Larance (photo ci-dessus), en charge du skateboard et du BMX freestyle.
FrancsJeux : Votre vie avant le COJO Paris 2024 ?
Stéphane Larance : Avant de rejoindre le COJO Paris 2024, j’étais graphiste au groupe TF1. Mais j’ai passé plus de trente ans dans le milieu du skateboard, comme skateur professionnel, puis team manager et consultant, pour des marques et des événements sportifs. A un moment donné, j’ai eu envie de changer d’horizon et découvrir autre chose. J’avais un diplôme en arts graphiques. Je l’ai réactivé pour devenir graphiste. A mon compte pendant deux ans, puis chez TF1 pendant huit ans. En parallèle, je suis resté très proche du milieu du skate, notamment en devenant juge international.
Votre expérience passée des Jeux olympiques ?
Elle remonte aux Jeux de Tokyo 2020, où j’étais juge sur les compétitions de skateboard, désigné par la fédération internationale (World Skate) pour les épreuves de street. J’ai découvert le Japon. L’expérience a été d’autant plus complète que je travaillais aussi pour TF1. J’ai pu concilier les deux activités.
Un souvenir marquant des Jeux ?
Tokyo 2020, également. L’ambiance unique des épreuves, devant des tribunes vides. Dans le milieu du skateboard, nous avons l’habitude d’une vraie chaleur de la part du public. Là, c’était tout le contraire. J’ai aussi été marqué par la pression très particulière que ressentent les participants aux Jeux olympiques. Pas seulement les athlètes. Cette pression, je croyais la connaître pour avoir officié comme juge dans les épreuves de qualification. Mais aux Jeux, elle est nettement plus forte. J’en ai pris conscience la veille de la première épreuve. Pour la première fois de ma vie, je n’ai pas pu trouver le sommeil ! Mais cette pression très inhabituelle a disparu dès le début de la compétition.
Le dossier en tête de pile sur votre bureau ?
L’héritage des Jeux en région parisienne, surtout pour le skatepark que nous allons utiliser pour les épreuves olympiques. Il y a une forte pression de la communauté du skateboard sur ce que deviendra l’équipement après les Jeux. Je suis moi-même parisien, j’ai conscience du manque de skatepark de haut niveau dans la capitale et en proche banlieue. La deuxième vie de cet équipement est non seulement un défi, mais aussi une mission qui m’a été confiée à mon arrivée comme sport manager. Nous allons reconstruire le skatepark quelque part en région parisienne. Je dois trouver pour cela la meilleure solution.
Le site de compétition du skateboard et du BMX freestyle, sur la Place de la Concorde : ses atouts, les défis dans la perpective des Jeux ?
Nous avons l’immense chance de pouvoir disposer de la Place de la Concorde. Nous allons partager le site avec le basket-ball 3×3 et le breaking. Nous l’aurons bien sûr assez tard à disposition. Mais nous avons la volonté d’en faire un espace accueillant, festif et animé, un parc urbain avec des animations, des démonstrations et des initiations aux disciplines. Le défi sera d’attirer un maximum de personnes issues de la communauté des sports urbains. Elles n’ont pas forcément envie de venir aux Jeux olympiques.
Paris 2024 sera une réussite pour le skateboard et le BMX freestyle si…
Si les athlètes sont surpris et contents en découvrant le site de compétition. Nous avons vraiment la volonté d’être créatifs pour leur proposer quelque chose d’unique. J’aimerais qu’en repartant, à la fin des épreuves, ils soient heureux et fiers d’avoir participé aux Jeux de Paris 2024. Même chose pour les spectateurs et pour tous les membres de la communauté des sports urbains. Nous aurons réussi si nous proposons un événement à la hauteur de leurs attentes, tout en conservant intact l’esprit des sports urbains.