L’affaire est pliée. Elle présente bien. Et même mieux que cela. Réuni en conseil d’administration, le COJO Paris 2024 a officialisé jeudi 20 octobre le cadre et le décor de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques. Elle se déroulera en plein Paris, sur la Place de la Concorde et le bas de l’avenue des Champs-Elysées.
Tony Estanguet, le président du COJO, le répète sans lassitude depuis les premiers jours : les Jeux paralympiques doivent être traités avec les mêmes égards et une même attention que leurs aînés olympiques. Cette volonté a déjà été concrétisée par un logo et un slogan communs aux deux événements, et à l’échelon national par une même équipe de France.
Le déplacement des deux cérémonies d’ouverture au coeur de la capitale, hors du Stade de France, en est une nouvelle illustration. La plus spectaculaire. La plus médiatique, également.
Sur une règle à calcul, les deux soirées se révèlent peu comparables. Vendredi 26 juillet 2024, l’ouverture des Jeux olympiques déroulera son spectacle, son défilé et son cérémonial le long de la Seine, sur 6 km, avec une jauge toujours annoncée à 600.000 spectateurs. Mercredi 28 août, la première soirée paralympique verra les délégations défiler en bon ordre sur 400 m, avec un public de 65.000 personnes. Mais la Concorde et les Champs-Elysées n’ont rien à envier à la Seine pour marquer les trois coups du premier rendez-vous paralympique de l’histoire organisé en France.
A ce stade de la préparation, les images de la soirée restent virtuelles. Le COJO en a dévoilé une poignée, jeudi 20 octobre. Elles laissent imaginer un show très visuel et coloré, conçu comme un « festival de musique« , selon l’expression de Thierry Reboul, le directeur exécutif Marque, Evénement et Cérémonies au COJO Paris 2024.
Les athlètes et officiels des délégations – 7.000 personnes selon les estimations – seront déposés au rond-point des Champs-Elysées, pour descendre l’avenue en défilé et emprunter une piste de 400 m installée pour l’occasion sur la Place de la Concorde.
Le long de l’avenue, la jauge a été fixée à 30.000 personnes. L’accès sera gratuit. Sur la place, les tribunes provisoires disposées après la fin des Jeux olympiques pourront accueillir 35.000 spectateurs payants.
Les quatre scènes, installées plus tôt sur la Place de la Concorde pour recevoir le cluster des sports urbains aux Jeux olympiques, seront conservées. Thierry Reboul l’explique : « Nous allons pouvoir les utiliser pour présenter des séquences artistiques successives ou simultanées. »
Aux manettes, Thomas Jolly. Désigné le mois dernier directeur artistique des quatre cérémonies – ouverture et clôture des Jeux olympiques puis paralympiques – il aura pour mission de poursuivre une histoire dont le récit aura débuté cinq semaines plus tôt pour la soirée de lever de rideau olympique.
Ses chapitres s’annoncent plus tournés vers l’avenir que le passé. Mais le décor se chargera d’établir l’équilibre. Le premier adjoint à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, l’a rappelé jeudi 20 octobre en conférence de presse : « Chaque pavé de la Place de la Concorde porte les traces de l’histoire« .
Selon le COJO Paris 2024, la soirée du mercredi 28 août devrait attirer 300 millions de téléspectateurs dans le monde.
« Au-delà de ce décor inédit proposé aux plus grands athlètes et spectateurs du monde entier, cette cérémonie au cœur de la ville est un symbole fort de notre ambition de profiter de l’accueil des premiers Jeux paralympiques dans notre pays pour placer la question de l’inclusion des personnes en situation de handicap au cœur de la société », suggère Tony Estanguet.
« Nous espérons que la France se réveillera différente après les 11 jours des Jeux paralympiques« , confie Michaël Aloïsio, son directeur de cabinet. Ambitieux.