Son avenir olympique s’écrit en pointillés après les Jeux de Paris 2024. Mais la famille du pentathlon moderne fait front sans trop desserrer les rangs.
Invitée à s’exprimer par vote sur le choix de la course à obstacles comme nouvelle discipline, en remplacement de l’équitation, elle s’est prononcé à une écrasante majorité pour le oui à cette évolution.
Quatre-vingt-trois fédérations nationales ont soumis un vote valide samedi 12 novembre, au premier jour du congrès de l’Union internationale de pentathlon moderne (UIPM), organisé en mode virtuel depuis le siège de l’instance à Monaco. Résultat sans nuance : 69 bulletins en faveur de l’ajout de la course à obstacles, pour seulement 11 contre et trois abstentions. En termes de pourcentage, le vote a pris des allures de plébiscite, avec 83,3 % des votants dans le camp du oui.
Dans la foulée, le congrès de l’UIPM a également voté en faveur de l’introduction de la course aux obstacles, une épreuve d’adresse et de force physique aux allures de Ninja Warrior, aux Mondiaux juniors et jeunes (moins de 17 et moins de 19 ans), mais aussi aux championnats continentaux dès l’année prochaine, soit avant les Jeux de Paris 2024, où l’équitation vivra sa dernière expérience olympique.
Commentaire de l’Allemand Klaus Schormann, le président de l’UIPM, sorti grand vainqueur d’un congrès supposé périlleux : « Nous n’oublions pas notre passé et notre héritage, mais notre objectif est avant tout l’avenir. Il est très important que nos membres votants nous aient donné aujourd’hui un mandat fort pour que la discipline de l’obstacle soit intégrée dans notre sport olympique. »
Avec une telle majorité, l’UIPM et son président allemand peuvent avancer. Mais la suite du parcours s’annonce moins consensuelle. Avec sa nouvelle discipline, l’instance doit maintenant convaincre le CIO de conserver le pentathlon moderne aux Jeux olympiques à Los Angeles en 2028.
Pas gagné d’avance. Mais, sauf grosse surprise, loin d’être impossible. Depuis sa décision de retirer l’équitation après la désastreuse polémique des Jeux de Tokyo, où les images de la cavalière allemande Annika Schleu maltraitant son cheval ont fait le tour du web, l’UIPM a planché sur le meilleur produit de substitution. Pour finalement sortir du chapeau une option peu attendue, la course à obstacles, mais présentant le mérite de réduire les coûts, d’être plus accessible, et surtout de pouvoir potentiellement attirer un public plus jeune. La commission exécutive du CIO devrait apprécier.
Autre victoire pour Klaus Schormann, obtenue au lendemain du vote en faveur de la nouvelle discipline : le dirigeant allemand est sorti indemne d’un vote de défiance sur son maintien à la présidence de l’UIPM. Il avait été demandé par deux pays, le Danemark et l’Ile Maurice.
Le résultat du scrutin s’est révélé un peu moins écrasant que la veille pour le choix de la nouvelle discipline : 55 voix contre le vote de défiance, soit 76 % des 72 bulletins valides exprimés, contre 13 en faveur de la mise à l’écart de Klaus Schormann (18 %), et quatre abstention (6 %).
Klaus Schormann reste donc en place. Mais sa présence à la tête de l’instance, entamée en 1993, devrait bientôt prendre fin. Le congrès de l’instance a en effet voté samedi 12 novembre en faveur d’une limitation à 12 ans des mandats des membres du bureau de l’UIPM, mais également du président. Elle sera effective à compter du 1er janvier 2025.
Le dirigeant allemand a été réélu l’an passé, sans opposition, pour un huitième mandat consécutif.