L’exercice est rituel. Comme tous les ans à pareille époque, Thomas Bach a rompu la trêve des fêtes pour adresser ses voeux au mouvement olympique. Le président du CIO l’a fait via un long message en vidéo, près d’une douzaine de minutes, prononcé en anglais.
Fidèle à son habitude, il revient sur l’année 2022, une « année olympique aussi réussie que mouvementée« , avant de se projeter sur les douze mois à venir, les derniers avant de basculer vers les Jeux de Paris 2024.
Sans surprise, le message de Thomas Bach se révèle très politique. Certes, le dirigeant allemand évoque les Jeux d’hiver de Pékin, des Jeux « vraiment exceptionnels« , où le mouvement olympique à « écrit l’histoire ensemble » en offrant aux athlètes « les conditions les plus extraordinaires qui soient dans un environnement totalement sûr et sécurisé. »
Le président du CIO le rappelle une nouvelle fois : plus de deux milliards de personnes dans le monde ont suivi les Jeux d’hiver, installant Pékin 2022 à la première place de l’histoire pour l’activité numérique.
Mais Thomas Bach évoque surtout le conflit en Ukraine et l’impossible dilemme auquel est confronté le mouvement olympique depuis la fin du mois de février.
Les sanctions contre les États et gouvernements russes et biélorusses doivent « rester bien en place« , insiste-t-il, assurant par ailleurs que les athlètes ukrainiens « peuvent compter sur l’engagement total du CIO et de l’ensemble du mouvement olympique » en 2023. « Nous voulons voir une délégation olympique ukrainienne forte aux Jeux olympiques de Paris 2024 et aux Jeux olympiques d’hiver de Milano Cortina 2026« , annonce Thomas Bach.
Le président du CIO revient également sur les « mesures de protection visant à garantir l’intégrité des compétitions sportives internationales« , prises face à certains gouvernements ayant décidé quels athlètes seraient autorisés à participer aux compétitions sportives internationales – et lesquels ne le seraient pas. « Cette situation a conduit le CIO à aller à l’encontre de sa mission consistant à unifier le monde dans une compétition pacifique, puisque nous avons dû interdire la participation d’athlètes sur la seule base de leur passeport« , justifie Thomas Bach.
L’année à venir ? Le dirigeant allemand l’enveloppe déjà d’espoir et d’optimisme. Le contraire aurait été surprenant. Mais, moins attendu, il évoque un sujet sur lequel le CIO avance avec envie mais à pas comptés : les sports électroniques.
« Un autre point fort de la façon dont nous ouvrons de nouveaux horizons et mobilisons de nouveaux publics avec nos valeurs sera la première semaine olympique de l’e-sport en 2023, suggère-t-il. Organisée à Singapour en juin prochain, la semaine olympique de l’e-sport sera la prochaine étape majeure qui nous permettra de séduire encore davantage la jeune génération. »
A une année des Jeux de Paris 2024, il ne sera plus temps d’envisager une présence des sports électroniques au programme olympique. La question est tranchée depuis longtemps. Mais Thomas Bach le laisse entendre : Singapour 2023 pourrait ouvrir la porte en un peu plus grand. Et même, allez, préparer le mouvement à faire de la place aux « gamers » aux Jeux de Los Angeles en 2028.
Le président du CIO boucle son message de voeux en prenant de l’avance sur la prochaine année olympique. « Grâce à l’excellente préparation du comité d’organisation de Paris 2024, nous pouvons nous attendre à des Jeux olympiques d’une nouvelle ère, s’inspirant de bout en bout de l’Agenda olympique, suggère-t-il. Les Jeux de Paris 2024 seront plus inclusifs, plus jeunes, plus urbains, plus durables, et les tout premiers à pleinement respecter la parité hommes-femmes. En outre, ils se tiendront dans l’une des plus belles villes du monde. »
Ils seront aussi les derniers vécus par Thomas Bach en qualité de président du CIO.