Un tour préliminaire dans Paris, puis une phase finale au stade Pierre-Mauroy de Lille. Deux titres olympiques à défendre pour les équipes de France. Une ambiance annoncée exceptionnelle. Aux Jeux de Paris 2024, le handball s’affiche comme l’un des sports collectifs les plus attendus de la quinzaine olympique.
Aux manettes de la discipline, au sein du comité d’organisation, Camille Guichard (photo ci-dessus, aux Jeux de Tokyo 2020). FrancsJeux poursuit avec la Française d’origine bretonne sa série d’interviews des managers sport du COJO Paris 2024.
FrancsJeux : Votre vie avant le COJO Paris 2024 ?
Camille Guichard : J’ai travaillé pendant deux ans, en 2020 et 2021, à la Fédération internationale de handball (IHF) au siège de Bâle, en Suisse. J’étais en charge de l’organisation des compétitions pour les événements internationaux. Mon expérience précédente était assez similaire, puisque je m’occupais des compétitions internationales à la Fédération française de handball (FFH), notamment le Mondial masculin en 2017 et l’Euro féminin l’année suivante. J’ai travaillé sur ces deux événements au sein du comité d’organisation et d’une agence, avec un passage par la Ligue féminine de handball.
Votre expérience passée des Jeux olympiques ?
Elle remonte aux Jeux de Tokyo 2020, où j’étais envoyée par la fédération internationale. J’étais sur place, dans la salle Yoyogi. En amont de l’événement, mon rôle a surtout été d’accompagner les fédérations nationales des pays qualifiés, notamment pour l’inscription des joueurs et des joueuses. Une fois les Jeux commencés, j’ai travaillé avec les Japonais sur l’organisation logistique et opérationnelle des deux tournois.
Un souvenir marquant des Jeux ?
Les deux médailles d’or de la France aux Jeux de Tokyo, chez les hommes et les femmes. Entendre jouer la Marseillaise deux jours de suite, dans la salle de handball, était très émouvant. J’ai eu la chance d’être présente pour ces deux podiums. Un souvenir très fort et marquant. Plus jeune, mais devant ma télévision, la médaille d’or aux Jeux de Londres 2012 de l’équipe de France masculine, lorsque tous les joueurs ont posé pour la photo en imitant la gestuelle d’Usain Bolt.
Le dossier en tête de la pile sur votre bureau ?
La transition et le transfert entre le site de Paris pour la phase préliminaire et celui de Lille à partir des quarts-de-finale. Ils concerneront les joueurs, bien sûr, mais aussi les arbitres, le staff, la fédération internationale, les officiels… A Paris, la compétition va se terminer le 4 août après 22 h 00. Elle reprendra au matin du surlendemain, à 9 h 30, pour le premier match au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve d’Ascq. La journée de transfert et de transition s’annonce intense, avec une planification très minutieuse d’un nombre important de sujets, dont les équipes, les volontaires, mais aussi l’aspect technique des salles.
Les deux site du handball, à Paris et Lille : leurs atouts, les défis dans la perspective des Jeux ?
Ils sont très différents l’un de l’autre. A Paris, l’Arena Sud du Parc des Expositions de la porte de Versailles bénéficiera d’un emplacement exceptionnel, partagé avec deux autres sports, le tennis de table et le volley-ball. La fête s’annonce très belle. Mais il faudra tout installer, car la salle est une coquille vide, tout faire rentrer. Il faudra également mutualiser les besoins et les éléments techniques avec les deux autres sports qui suivront sur le même site, l’haltérophilie aux Jeux olympiques, puis le goalball aux Jeux paralympiques. Le stade Pierre-Mauroy de Lille présente un tout autre décor. Avec ses 27.000 places, l’ambiance devrait être exceptionnelle. Il a déjà été utilisé pour le Mondial masculin de handball en 2017. La page n’est donc pas blanche. Ses équipements sont de très haut niveau, tout est bien distribué et parfaitement pensé. Mais le terrain ne sera pas à la même hauteur que les couloirs et les vestiaires, car le stade est conçu dans une configuration football.
Paris 2024 sera une réussite pour le handball si…
Sur le plan sportif, l’idéal serait de revivre un scénario comparable à celui des Jeux de Tokyo 2020, avec deux médailles d’or pour la France. Mais la barre est placée très haut. Les Jeux seront aussi une réussite si nous pouvons proposer une très belle fête populaire avec un héritage fort. Enfin, j’aimerais que toutes les personnes impliquées terminent l’événement avec le sourire aux lèvres, le plein d’émotions et la fierté d’avoir participé à une compétition qui aura débuté à la veille de la cérémonie d’ouverture, le 25 juillet, pour se terminer le jour de la clôture, dimanche 10 août.