Tony Estanguet le sait, pour avoir participé comme compétiteur à quatre éditions des Jeux d’été : la réussite olympique se prépare et se construit longtemps avant le jour de la compétition. En année pré-olympique, notamment.
A 548 jours de l’ouverture des Jeux de Paris 2024, le président du COJO a fait face à la presse, mercredi 25 janvier, pour une cérémonie des voeux aux allures d’explication de texte. Habillé « à la cool », en t-shirt et tennis blancs, Tony Estanguet a déroulé pendant près d’une heure l’échéancier de l’année 2023. Avant de répondre aux questions des journalistes en compagnie d’Etienne Thobois, le directeur général du COJO.
Que faut-il en retenir ? Plusieurs choses, certaines connues, d’autres un peu moins.
Une année sans temps mort. Le calendrier affiché par Tony Estanguet pour l’année 2023 en dit long : les douze mois avant de basculer en année olympique n’auront rien d’un long fleuve tranquille pour les équipes du COJO, désormais passées au-dessus de la barre du millier de salariés (avec 40 nationalités représentées). Pas moins de 16 « temps forts » ont été identifiés entre le 1er février, date de la révélation du calendrier par épreuves des Jeux paralympiques, et la fin du mois d’octobre, lorsque le COJO organisera sa deuxième journée paralympique et lancera la billetterie pour les Jeux paralympiques. Dans l’intervalle, un mélange encore un peu déséquilibré entre le sport – test-events entre juillet et octobre – et la préparation plus organisationnelle (dévoilement des pictogrammes et du look des Jeux en février, du relais de la flamme en mai, ouverture en mars du portail de recrutement des volontaires, phases 1 et 2 de la billetterie en février et mai).
Un objectif de marketing à la hausse. L’annonce d’un nouveau partenaire premium – le groupe de luxe LVMH – se fait encore attendre. Mais Tony Estanguet s’est dit « très serein », mercredi 25 janvier, quant aux perspectives de recettes du programme national de marketing. La preuve par les chiffres : l’objectif a été revu à la hausse en fin d’année passée. Il est désormais fixé à 1,226 milliard d’euros, contre 1,100 milliard dans le plan initial. Le président du COJO l’annonce comme une certitude : 92 % de cette somme sera dans les caisses du COJO à la fin de l’année 2023. Il restera ensuite les quelques mois avant les Jeux pour boucler l’affaire.
Trois formats pour les test-events. Les Jeux changent. Et, avec eux, l’organisation des traditionnelles épreuves pré-olympiques. Le COJO monte dans le train lancé par les Japonais pour les Jeux de Tokyo 2020, mais en lui donnant un coup d’accélérateur. Toutes les disciplines n’auront pas droit à un test-event à l’ancienne, avec compétiteurs, officiels et classements des épreuves. Pour un grand nombre d’entre elles – concours complet, judo, gymnastique, escrime, haltérophilie, golf, surf ou tennis de table – le COJO testera ses équipes et son dispositif sans la présence d’athlètes. Ce format moins coûteux servira notamment à éprouver les délicates transitions sur les sites accueillant plusieurs sports. Pour le reste, l’année 2023 affiche trois test-events organisés par le COJO lui-même – voile à Marseille du 9 au 16 juillet, triathlon à Paris du 17 au 20 août, VTT à Elancourt le 24 septembre -, plus cinq autres prévus dans le cadre de compétitions prises en charge par une fédération internationale : aviron du 2 au 6 août à Vaires-sur-Marne, natation marathon dans Paris (Pont Alexandre III) du 4 au 6 août, tir à l’arc également dans Paris (Invalides) du 17 au 20 août, canoë-kayak en ligne à Vaires-sur-Marne du 31 août au 1er septembre, canoë-kayak slalom toujours à Vaires-sur-Marne du 5 au 8 octobre.
La billetterie à plein régime. Le chiffre n’est pas définitif, mais il a belle allure : Tony Estanguet a annoncé que la phase d’inscription au tirage au sort pour la vente par packs des premiers billets pour les Jeux olympiques avait enregistré 2,5 millions de postulants. Elle se termine le 31 janvier. Avec 3 millions de places proposées sous la forme de packs de trois, il est déjà acquis que tous les inscrits ne seront pas servis. Le deuxième étage de la fusée, les billets à l’unité, sera lancé le 11 mai. Il sera également précédé d’une inscription à un tirage au sort, entre le 15 mars et le 21 avril.
Un relais de la flamme dans une soixantaine de départements. Tony Estanguet l’a expliqué, en réponse à une question de FrancsJeux : une soixantaine de départements ont signé, à ce jour, un accord avec le COJO pour recevoir le relais de la flamme. Ce nombre ne devrait pas beaucoup varier dans les semaines à venir, le parcours définitif devant être révélé au mois de mai. « Ce résultat est supérieur à ce que nous avions prévu dans le dossier de candidature« , a expliqué le président du COJO. Le relais de la flamme devrait donc visiter un peu plus de la moitié des territoires possibles, entre le printemps et l’été 2024, la France comptant 101 départements, dont cinq en outre-mer.