L’annonce n’a rien d’un scoop. Elle ne surprendra personne dans le mouvement olympique. Mais, jusqu’au dernier moment, elle demeurait incertaine. L’agence TASS l’a révélé mardi 14 février : les premières invitations ont été lancées à la Russie par le Conseil olympique d’Asie (OCA) pour participer aux Jeux Asiatiques 2023 dans la ville chinoise de Hangzhou.
La machine est donc lancée. Elle pourrait bien ne plus s’arrêter en chemin, pour conduire les athlètes russes vers les Jeux de Paris 2024.
Ces premières invitations avaient été suggérées le mois dernier par l’OCA après le Sommet olympique du CIO à Lausanne. L’organisation asiatique s’était proposée pour jouer le poisson-pilote dans le processus de réintégration des athlètes russes et biélorusses dans les compétitions internationales, souhaitée et exprimée par l’instance olympique.
Le CIO avait salué la proposition de l’OCA, mais le calendrier restait très flou. Il ne l’est plus. Deux fédérations sportives russes, au moins, ont reçu une invitation officielle de l’OCA à participer aux Jeux Asiatiques 2023 à Hangzhou (23 septembre au 8 octobre).
Mikhail Mamiashvili, le président de la Fédération russe de lutte (RWF), l’a confié à l’agence TASS : « Nous avons reçu une invitation et sommes actuellement en pourparlers sur ce dossier. »
Le dirigeant russe ne s’est pas étendu sur la nature des échanges avec l’OCA, mais il est facile de deviner qu’ils concernent pour l’essentiel les conditions posées par le CIO pour une participation russe. La neutralité du drapeau et des couleurs, l’absence d’hymne en cas de victoire, mais sans doute plus encore le choix des athlètes russes invités à retrouver la scène internationale. Le CIO a expliqué à plusieurs reprises vouloir réintégrer seulement les sportifs opposés à la guerre en Ukraine, une condition condamnée sans nuance par le régime de Moscou.
Toujours selon Mikhail Mamiashvili, une équipe russe aurait également été invitée à disputer la Coupe du Monde des clubs de lutte libre, prévue les 17 et 18 février à Téhéran, en Iran. « Notre équipe doit décoller pour Téhéran le 15 février, a-t-il expliqué. La délégation comptera 16 personnes, dont nos lutteurs de haut niveau. »
Autre sport pour lequel l’Asie veut dérouler le tapis rouge : le plongeon. Le président de la fédération russe de la discipline, Stanislav Druzhinin, a assuré avoir reçu lui aussi une invitation pour les Jeux Asiatiques 2023. Elle émanerait de la Confédération asiatique de natation (AASF).
« La Confédération asiatique de natation nous a envoyé une lettre officielle nous invitant à déposer une demande de participation aux Jeux Asiatiques 2023, a déclaré le dirigeant russe à l’agence TASS. La compétition de plongeon n’aura pas le statut d’épreuve de qualification olympique, mais nous sommes intéressés par une participation. Nos athlètes ont besoin de compétition. Nous allons donc très bientôt soumettre une demande formelle auprès de la fédération asiatique. »
Fin janvier, l’OCA a publié un communiqué expliquant vouloir initier le mouvement en ouvrant la porte de ses événements aux athlètes russes et biélorusses. « L’OCA croit au pouvoir unificateur du sport et que tous les athlètes, indépendamment de leur nationalité ou du passeport qu’ils détiennent, devraient pouvoir participer à des compétitions sportives, expliquait le texte. L’OCA a proposé de donner aux athlètes russes et biélorusses éligibles la possibilité de participer à des compétitions en Asie, notamment aux Jeux Asiatiques. »
A l’évidence, l’instance continentale n’a pas tardé à obtenir le feu vert du CIO pour concrétiser sa proposition. Les premières invitations sont déjà parties. Les autres devraient bientôt suivre.