Sebastian Coe poursuit sa quête d’un athlétisme mondial moins sexiste. Le dirigeant britannique, président de World Athletics depuis le mois d’août 2015, entend placer son second mandat sous le signe de la féminisation. Avec un objectif chiffré. Et un généreux contingent de mesures et d’initiatives en faveur des femmes.
L’instance internationale de l’athlétisme l’a annoncé mardi 7 mars, à la veille de la Journée mondiale des femmes : la gent féminine doit gagner du terrain au cours des mois à venir. Au sommet de la pyramide, ses représentantes devront se faire plus nombreuses au sein du Conseil, l’organe de décision de World Athletics.
Dans sa composition actuelle, il compte huit membres féminines. Pas mal. Et très au-dessus de la majorité des instances sportives internationales. Mais World Athletics en veut plus. Les prochaines élections, prévues en août 2023 en marge des Mondiaux en plein air à Budapest, devront permettre de pousser encore un peu plus le curseur.
World Athletics l’annonce dans un communiqué : un minimum de 10 membres féminines devra siéger après les prochaines élections au Conseil de l’instance. Au moins l’une d’entre elles devra occuper un poste de vice-présidente. Le Conseil pourra alors afficher une représentation de 40 % de femmes. La parité ne sera plus très loin.
Autres objectifs écrits en toutes lettres : une moitié de femmes dans les quatre commission de World Athletics pour l’exercice 2023-2027, un minimum de 20 % d’entraîneurs féminines aux Mondiaux en plein air d’ici l’édition 2025 à Tokyo, et une participation de 40 % de femmes dans les formations en ligne proposées cette année par l’instance basée à Monaco.
Ambitieux ? Sans doute. Mais World Athletics ne lésine pas sur les moyens. L’instance annonce son projet d’organiser une deuxième conférence sur le leadership au féminin à l’occasion des Mondiaux 2023 à Budapest. La première du genre s’était tenue l’an passé à Eugene, dans l’Oregon, pendant les derniers championnats du monde en plein air. Elle souhaite aussi diffuser deux séries de podcasts sur la même thématique, axés sur les officiels techniques et l’autonomisation.
Dans ses tuyaux, également, une collaboration renforcée avec les meetings d’un jour et les épreuves sur route pour parvenir à une plus grande égalité de participation et de primes entre les hommes et les femmes. World Athletics annonce, enfin, son intention de publier chaque jour une histoire de femmes « inspirantes », dans la section féminine de son site Internet, pendant une année complète, entre le 8 mars 2023 et le 7 mars 2024. Elles seront ensuite compilées dans une collection entièrement numérique.
A un peu plus de 500 jours des Jeux de Paris 2024, World Athletics n’oublie pas l’Ukraine. L’instance l’a expliqué mardi 7 mars : son fonds d’aide aux athlètes ukrainiens sera renouvelé en 2023. Il a permis l’an passé de distribuer plus de 220.000 dollars à une centaine d’entre eux. Les athlètes féminines en ont été les principales bénéficiaires. Elles représentaient 70 % des sportifs ukrainiens aidés financièrement par World Athletics pour leur entraînement et leur participation à des compétitions.
Parmi elles, Anna Ryzhykova. Spécialiste du 400 m haies, cinquième aux Jeux de Tokyo 2020 et médaillée de bronze avec le relais 4×400 m aux Jeux de Londres 2012, l’Ukrainienne est membre de la commission des athlètes de World Athletics. Un premier pas, promet-elle, avant de prendre d’autres responsabilités de dirigeante dans l’athlétisme mondial. La porte lui est grande ouverte.