Le départ est donné. Il s’annonce massif. Le COJO Paris 2024 lance officiellement, ce mercredi 22 mars, à J – 492 jours de la cérémonie d’ouverture, sa campagne de recrutement des volontaires pour les Jeux olympiques et paralympiques. Elle prendra fin le 3 mai. Six semaines, donc, pour recevoir et enregistrer des candidatures annoncées par centaines de milliers.
Les chiffres sont connus, au moins les principaux. Ils ont été dévoilés mardi 21 mars à l’occasion d’une conférence de presse au siège du comité d’organisation, l’immeuble Pulse à Saint-Denis. Le COJO va recruter 45.000 volontaires, soit 30.000 pour les Jeux olympiques et 15.000 pour le rendez-vous paralympique. « Le nombre le plus élevé de l’histoire pour un événement organisé en France », a insisté Tony Estanguet, son président.
Le gros des troupes, environ 60 %, sera affecté à des missions orientées vers la qualité de l’expérience olympique et paralympique. La palette se veut large, mais elle concerne pour l’essentiel toutes les formes d’accueil, dont les spectateurs ou les médias. Un tiers des candidats retenus sera affecté à la partie plus sportive des Jeux, sur l’aire de compétition. Enfin, ils seront moins de 5.000 (10 %) à vivre l’événement dans les coulisses, dans sa partie organisationnelle (accréditations, centres des médias, distribution des uniformes…).
Pour l’essentiel, les volontaires seront concentrés en Ile-de-France. Mais environ 5.000 d’entre eux vivront les Jeux en province (Lille pour le basket et le handball, Tahiti pour le surf, Châteauroux pour le tir…).
Pour postuler, les conditions s’avèrent peu contraignantes : être âgé de 18 ans au moins au 1er janvier 2024, parler le français ou l’anglais, être disponible au moins dix jours consécutifs sur toute la durée des Jeux olympiques et/ou paralympiques.
Tony Estanguet l’a expliqué : le COJO espère pouvoir afficher un bataillon de 45.000 volontaires respectueux de la parité et de la diversité. Il ambitionne de sélectionner au moins 3.000 bénévoles en situation de handicap.
La plateforme d’inscription au programme des volontaires est ouverte au monde entier. Toutes les nationalités sont autorisées. Les Russes ? « Tous les pays sont admis, a expliqué Alexandre Morenon-Condé, en charge du programme au COJO. Mais les citoyens issus d’un pays n’appartenant pas à l’espace Shengen devront s’assurer de pouvoir entrer en France. »
Le timing ? Une fois la plateforme d’inscription fermée, après le 3 mai, le COJO s’accordera quatre mois pour analyser les demandes. Les candidats seront informés de leur attribution, ou de l’insuccès de leur démarche, entre septembre et décembre 2023. Certains d’entre eux pourraient être lancés dans le grand bain dès le printemps 2024, à l’occasion des épreuves pré-olympiques.
Le COJO l’avait déjà annoncé, il l’a répété mardi 21 mars : les bénévoles ne seront ni payés ni indemnisés. Ils ne seront pas non plus pris en charge pour leur transport et leur hébergement. Il n’est prévu aucun accord avec Ia SNCF ou Air France, par exemple, pour leur accorder une réduction sur le train ou l’avion. Ils auront droit à un repas gratuit par jour et une prise en charge de leur déplacement en transports publics depuis leur lieu de résidence jusqu’au site où ils seront affectés.
Combien seront-ils à postuler pour vivre les Jeux en uniforme Decathlon, de l’intérieur, pour une expérience présumée « unique et inoubliable » ? Le COJO se refuse à afficher ses prévisions. Mais Tony Estanguet prévient : « Il y aura des déçus, c’est évident. Tout le monde ne pourra pas être retenu. »
Précision : les 45.000 postes de bénévoles ne seront pas tous pourvus via la plateforme d’inscription au programme. Le COJO a lancé depuis plusieurs mois une campagne de recrutement auprès des fédérations sportives nationales. Elle vise à « sourcer », puis sélectionner, des volontaires déjà rompus à l’exercice, habitués de longue date des événements sportifs. Mais les organisateurs n’ont pas souhaité communiquer sur le chiffre de ce marché parallèle, sans doute proche de 10 000, pas plus qu’ils n’ont avancé le moindre chiffre du contingent de bénévoles choisis par les partenaires des Jeux.
Autre piste pour les candidats à une expérience immersive : les collectivités hôtes des épreuves olympiques. En tête de liste, Paris. Pierre Rabadan, l’adjoint aux Sports, a détaillé les besoins de la capitale. Ils se révèlent étonnamment précis, puisqu’ils se chiffrent à 5.288 bénévoles. Pas un de plus, ni un de moins. Une partie d’entre eux sera affectée au centre des médias non accrédités, que la mairie de Paris prévoit d’installer au Carreau du Temple, dans le 3ème arrondissement.
Pierre Rabadan l’a promis : la ville de Paris offrira un billet gratuit pour les Jeux à chacun de ses 5.288 bénévoles, pris sur son contingent de places. Cool. Le COJO n’aura pas les mêmes largesses. Ses volontaires devront payer leurs billets.