L’un découvrira l’an prochain l’ambiance olympique, l’autre vivra ses seconds Jeux d’été, mais les premiers en présence d’un public. A Paris 2024, le basket 3×3 et le breaking n’auront pas seulement en commun un statut de nouveaux venus.
Les deux disciplines partageront également un même site, la place de la Concorde, au pied des Champs Elysées. Et, plus surprenant, un unique sport manager, l’ancienne basketteuse professionnelle Clarisse Costaz (photo ci-dessus). La Française a répondu aux questions de FrancsJeux.
FrancsJeux : Votre vie avant le COJO Paris 2024 ?
Clarisse Costaz : Avant de rejoindre le COJO en 2018, j’ai passé huit mois en Australie, où j’ai travaillé au comité d’organisation des Jeux du Commonwealth 2018 à Gold Coast. J’étais manager en charge du protocole. Mais mon aventure avec Paris 2024 remonte à la phase de candidature. Après une carrière de joueuse professionnelle de basket qui s’est terminée en 2011 au club de Challes-les-Eaux, j’ai quitté l’univers du sport pour devenir étudiante à Sciences Po. Mon diplôme en poche, j’ai rejoint en 2015 le comité de candidature de Paris pour les Jeux de 2024, au sein de la direction des sports.
Votre expérience passée des Jeux olympiques ?
Elle remonte aux Jeux de Tokyo 2020. J’ai accompagné dans leur travail au quotidien les sport managers du basket 3×3, du BMX freestyle et du skateboard.
Un souvenir marquant des Jeux ?
J’en ai deux. Le premier remonte à l’enfance : la cérémonie d’ouverture des Jeux d’hiver d’Albertville en 1992 mise en scène par Philippe Decouflé. J’ai été soufflée par le spectacle, ce lien alors inédit entre la culture et le sport. J’avais six ans mais je n’ai pas oublié. Le souvenir est d’autant plus fort que je suis originaire de la région. Mon deuxième souvenir olympique est lié à mon sport, le basket-ball : la médaille d’argent de l’équipe de France masculine aux Jeux de Sydney 2000. J’avais seulement 14 ans, mais je jouais déjà pas mal.
Le dossier en tête de la pile sur votre bureau ?
L’équilibre entre le basket 3×3 et le breaking. Ce sont deux sports différents, issus de deux fédérations internationales très différentes. Mais ils ont beaucoup de choses en commun : la présence de la musique, la vitesse, l’enchaînement des épreuves et des matches… Ma priorité est de parvenir à créer une cohésion entre les deux, mais tout en respectant les spécificités de chacun. Pour nous, ils constituent en tout, pas seulement parce qu’ils seront disputés sur un même site. Tout est pensé pour les associer, notamment pour le travail de l’équipe, et l’expérience des athlètes et des spectateurs.
Le site du basket 3×3 et du breaking : ses atouts, le défi dans la perspective des Jeux ?
Deux sports mais un même site : la place de la Concorde. Un lieu incroyable, iconique, déjà utilisé pour de l’événementiel temporaire, dont la dernière étape du Tour de France cycliste. Nous allons partager la place avec le skateboard et le BMX freestyle. La place est très protégée, ce qui est normal. Notre défi consiste à trouver le bon équilibre entre le patrimoine, l’urbanité et les exigences des fédérations internationales. Comment sublimer la place ? Comment mettre en place les infrastructures et les tribunes, avec une même jauge d’un peu plus de 5.000 spectateurs, dans le respect du lieu et de son histoire ? Nous devons trouver des réponses en pensant musique, activation, expérience des athlètes et du public.
Paris 2024 sera une réussite pour le basket 3×3 et le breaking si…
La réussite se mesurera avant tout à l’expérience des athlètes. Aux Jeux olympiques, cela reste le plus important. Nous devrons les mettre dans les meilleures conditions possibles pour performer. Après, il sera décisif de respecter l’ADN de ces deux sports, en essayant de rapprocher au maximum le public des athlètes et de l’aire de jeu. Les spectateurs doivent vivre eux aussi une compétition unique. Pour cela, la musique jouera un rôle déterminant. Elle servira de fil rouge.