La France et l’Australie avaient déjà en commun un statut enviable de futur hôte des Jeux olympiques. A Paris l’an prochain côté français, huit ans plus tard à Brisbane côté australien. Les deux pays ont scellé encore plus solidement, dimanche 23 avril, leur rapprochement sur le terrain olympique.
Le Comité olympique australien (AOC) a signé un protocole d’accord avec son pendant français (CNOSF). Il a été paraphé à Brisbane par Ian Chesterman, le président de l’AOC, et Brigitte Henriques, son homologue française (photo ci-dessus). Preuve de l’importance de cet accord, l’ancienne joueuse internationale de football avait fait le long voyage vers le Queensland pour apposer sa signature au bas du document.
Conclu pour une période de plus de cinq ans, jusqu’au 31 décembre 2028, l’accord entre les deux comités nationaux olympiques se veut large et diversifié. L’AOC et le CNOSF ont prévu de travailler ensemble sur une longue série de sujets, dont la coopération dans la lutte contre le dopage et les abus dans le sport, le sport-santé, mais aussi le marketing et même, plus inédit, l’organisation de grandes manifestations sportives.
Le protocole signé dimanche 23 avril à Brisbane doit également « favoriser la collaboration et les échanges de formation entre les sports australiens et français, pour soutenir des programmes innovants dans le domaine du haut niveau et de la recherche en sciences du sport. »
Commentaire de Ian Chesterman, le successeur de John Coates à la tête du mouvement olympique australien : « Avec Paris 2024 au coin de la rue et Brisbane 2032 dans moins de dix ans, il y a beaucoup à gagner pour nos deux instances à travailler ensemble sur des domaines d’intérêt commun. En notre qualité de membre des Comités nationaux olympiques d’Océanie (ONOC), nous sommes déterminés à faire en sorte que les Jeux de Brisbane 2032 soient des Jeux à domicile pour tous nos voisins du Pacifique, y compris les territoires français. De même, nous avons beaucoup à apprendre avant Paris 2024. »
Même son de cloche chez Brigitte Henriques : « Nous sommes ravis d’avoir signé aujourd’hui le premier protocole d’accord entre les CNO australien et français et de profiter des Jeux de Paris 2024 et Brisbane 2032 pour renforcer notre coopération. En vertu de la Charte olympique, nous nous sommes tous engagés à respecter le fair-play et à protéger l’intégrité du sport international. Nos athlètes sont au centre de tout ce que nous faisons. Leur offrir le meilleur environnement de performance, veiller à leur santé mentale et, bien sûr, à la santé de la planète, sont autant de questions qui nous tiennent à cœur. J’en suis convaincue, une collaboration renforcée nous aidera à atteindre ces objectifs. »
Parmi les priorités des deux pays, la concrétisation d’un programme destiné à rapprocher les écoles australiennes et françaises. A moins de 500 jours des Jeux de Paris 2024, il n’en est encore qu’à ses débuts, mais les deux parties assurent qu’il sera opérationnel bien avant les prochains Jeux d’été. Les Australiens en connaissent les ficelles, pour avoir mis en place une initiative très similaire avant les Jeux de Tokyo 2020. Elle avait permis d’établir des échanges entre 600 écoles australiennes et japonaises.
L’accord signé dimanche 24 avril entre l’AOC et le CNOSF n’est pas le premier signe d’un rapprochement stratégique entre l’Australie et la France. En juillet dernier, un protocole d’échanges avait déjà été conclu entre l’Institut australien des Sports (AIS) de Canberra et l’Institut national français du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP). Le document avait été paraphé à Paris par l’ex nageur Kieren Perkins, directeur général de la Commission des sports australienne, et l’ancien judoka Fabien Canu, directeur de l’INSEP. Il prévoit une collaboration renforcée entre les équipes nationales australiennes et françaises, et un accès des athlètes australiens aux sites d’entraînement de l’INSEP, dans le cadre de leur préparation aux Jeux de Paris 2024.
Le rapprochement concerne aussi les comités d’organisation des Jeux de Paris 2024 et Brisbane 2024. Vincent Pasquini, en charge de la coopération internationale au COJO Paris 2024, l’a expliqué le mois dernier à FrancsJeux : les premiers échanges, encore informels, ont déjà été entamés avec Brisbane 2032, notamment au niveau de la direction financière.