Tony Estanguet, son président, le répète sans lassitude depuis plus de cinq ans : le COJO Paris 2024 veut faire « bouger les lignes ». Plus terre à terre, il lui faudra aussi remplir les assiettes. Avec, aux manettes et aux fourneaux, un habitué des grandes messes sportives internationales : Sodexo Live !.
L’entreprise française, filiale du groupe Sodexo, s’est rangée l’an passé dans le camp des partenaires nationaux du COJO. Au bas de la pyramide, dans la catégorie des supporteurs officiels. Un rang modeste, mais un défi immense : nourrir les 15.000 athlètes et membres de l’encadrement logés au village olympique, tout en respectant les exigences environnementales et la tradition de la gastronomie française. La quantité, mais sans sacrifier la qualité. Pas simple.
Les chiffres en disent long sur l’ampleur de la tâche : 40.000 repas, snacks et en-cas seront servis quotidiennement, à toutes les heures du jour et de la nuit ; 6.000 collaborateurs de Sodexo Live ! vont être mobilisés, dont un millier au village des athlètes et 15 % éloignés de l’emploi ou issus des zones prioritaires ; 80 % des produits seront français, dont un quart viendra de moins de 250 km de chaque site.
Au total, pas moins de 500 recettes vont être élaborées par les équipes de Sodexo Live ! d’ici la fin de l’année 2023. Pour l’occasion, le groupe a recruté trois chefs de renom, Akrame Benallal, Amandine Chaignot et Alexandre Mazzia (photo ci-dessus).
A moins de 500 jours de l’ouverture des Jeux olympiques, ils ont présenté mardi 9 mai aux médias un avant-goût de leurs créations : une volaille aux écrevisses accompagnée de gnocchis de pommes de terre, sauce poulette pour Amandine Chaignot ; une pommade de pois chiches herbacés, petits pois, lait de poissons fumé pour Alexandre Mazzia ; un “mueslinoa”, muesli de quinoa croustillant pour Akrame Benallal. Classe.
Au village des athlètes, une salle principale de 3.500 places sera installée dans la nef de la Cité du cinéma. La carte s’annonce très universelle, avec des plats asiatiques, français, hallal et de la cuisine du monde.
Six autres lieux de restauration seront répartis dans le village. Baptisés « grab & go », ils proposeront de la nourriture à emporter. Un espace de plus de 500 m2, situé sur l’Ile-Saint-Denis entre la gare routière et l’entrée du restaurant principal, s’annonce plus gastronomique. Une équipe de boulangers y fabriquera sur place la baguette française.
En prime, 14 sites olympiques et 8 sites paralympiques seront également approvisionnés par Sodexo Live !.
Mauvaise nouvelles pour les palais les plus délicats : le projet d’un restaurant gastronomique flottant, « Le Paquebot », installé sur une barge amarrée face au village, a été envoyé aux oubliettes. Il devait servir 400 repas par jour, sur réservation. Le CIO a estimé l’idée séduisante mais peu en phase avec le fonctionnement d’un village olympique. Elle aurait créé de la frustration, selon l’instance olympique.
Mais, pas d’inquiétude, la lassitude et la monotonie ne devraient pas s’inviter à la table des compétiteurs. Le COJO et Sodexo Live ! ont consulté plus de 200 athlètes du monde entier, depuis plus d’une année, pour évaluer leurs besoins et leurs attentes. Parmi eux, la médaillée olympique en 470 aux Jeux de Rio 2016 et nutritionniste de profession, Hélène Defrance. « Il n’y a pas de menu précis, il faut s’adapter aux habitudes de chacun, a-t-elle expliqué aux médias. Certains ont une alimentation très fine, d’autres mangent moins équilibré et ont besoin de pizzas et de pâtes. »
Précision devenue presque superflue : le COJO Paris 2024 et son supporteur officiel gardent un oeil sur l’empreinte carbone. Une batterie de fontaines à eau sera installée un peu partout au village et sur les sites, pour réduire l’utilisation du plastique. Les équipements de cuisine, dont les fours et les planchas, mais aussi les assiettes et couverts, seront réutilisés après les Jeux. Objectif annoncé : réduire de moitié l’empreinte carbone des repas.