A moins de 500 jours des Jeux de Paris 2024, l’influence française et francophone dans le mouvement olympique ne cesse de s’étendre. Elle prend désormais toutes les formes.
Exemple : le programme des Ambassadeurs de la Génération 2024. Initié par l’Association francophone de comités nationaux olympiques (AFCNO), piloté par le CNOSF et le COJO Paris 2024, soutenu par la Solidarité olympique, il envoie tous les ans plus d’une trentaine de jeunes volontaires en service civique dans des comités nationaux olympiques et paralympiques un peu partout dans le monde.
La dernière promotion a été lancée à la fin du mois de janvier, après une semaine de formation aux sièges du CNOSF et de Paris 2024. Pas moins de 28 comités nationaux olympiques et paralympiques, dont 11 francophones, accueillent aujourd’hui les jeunes volontaires, pour une mission d’une année.
Parmi eux, Matthieu Champenois (photo ci-dessus), 22 ans, envoyé sur un bout de terre du continent océanien, le Vanuatu. Il a raconté à FrancsJeux son expérience et son quotidien dans cet archipel de plus de 80 îles.
FrancsJeux : Comment vous êtes-vous retrouvé à travailler au quotidien pour le Comité national olympique du Vanuatu ?
Matthieu Champenois : Après des études en marketing et business, puis six mois très enrichissants dans une association, j’ai postulé en septembre 2022 pour un service civique proposé par le CNOSF et le COJO Paris 2024 dans un comité national olympique à l’étranger. J’ai été retenu. J’ai quitté Paris le 24 janvier, pour commencer une semaine plus tard au comité olympique du Vanuatu, le VASANOC. Ma mission de volontaire va durer une année complète. A 16.000 kilomètres de la France.
En quoi consiste votre mission ?
Elle a été définie conjointement par le CNOSF et le COJO Paris 2024, qui travaillent main dans la main sur ce programme. Mon rôle consiste à promouvoir les valeurs olympiques et la pratique du sport, notamment chez les jeunes. Pour cela, je dois faire preuve d’initiatives, notamment pour imaginer des événements autour du sport, des Jeux, de l’olympisme et du mouvement paralympique. J’ai carte blanche de la part du VASANOC, je peux bénéficier d’un budget si nécessaire, mais sans pour autant avoir une trop forte pression.
Quels événements organisez-vous ?
Le plus récent, le premier mené de bout en bout, a été l’organisation d’une semaine paralympique. Le COJO Paris 2024 nous a sollicités pour participer à l’opération. Je me suis lancé. Pendant une semaine, du 2 au 8 avril, nous avons organisé des conférences dans une école, avec la présence à nos côtés d’un para athlète. L’initiative a été un vrai succès.
Quelle est la réalité d’un CNO en Océanie, dans un pays comme le Vanuatu, dont la population dépasse à peine 300.000 habitants ?
Le VASANOC compte deux salariés à temps plein – un directeur général et un chargé de développement -, plus un volontaire chaque année en service civique. A cela s’ajoutent un délégué financier, plus les membres du bureau. Le siège du comité est situé au centre de la capitale, Port-Vila. Il est très ouvert aux fédérations. Elles sont près d’une quinzaine à se montrer très actives. Je suis amené à travailler régulièrement avec certaines d’entre elles, notamment pour toutes les opérations de promotion des valeurs olympiques.
A plus de 15.000 kilomètres de distance et 9 heures de décalage horaire avec la France, comment imagine-t-on les Jeux de Paris 2024 au Vanuatu ?
Ils ne sont pas encore très précis, car nous ne savons pas quels athlètes et combien pourront participer. Mais le Vanuatu sera présent aux Jeux de Paris 2024. C’est une certitude. Aux Jeux de Tokyo, le pays était représenté par trois athlètes, engagés en aviron, judo et tennis de table. Mais avant Paris 2024, le pays se prépare aux deux échéances sportives les importantes de l’année en cours : les Jeux du Commonwealth de la Jeunesse au mois d’août à Trinité-et-Tobago, puis surtout les Jeux du Pacifique en novembre aux Iles Salomon. Ce dernier événement s’annonce colossal pour le Vanuatu, avec une délégation de plusieurs centaines d’athlètes et une préparation en Chine.
Quelle relations entretenez-vous avec le CNOSF et le COJO Paris 2024 ?
Je suis régulièrement en contact avec eux. L’un et l’autre m’accompagnent et me suivent. La semaine passée, j’étais en entretien téléphonique avec la personne chargée du programme des volontaires au sein du COJO Paris 2024. Plus tôt, j’avais échangé avec le CNOSF. Je dois leur envoyer un rapport mensuel sur mes activités. Je ne me sens pas du tout isolé ou lâché dans la nature.