Nouvelle polémique en perspective ? Pas exclu. Après une première phase secouée par une vague de mécontentement, le COJO Paris 2024 lance ce jeudi 11 mai le deuxième épisode du feuilleton de la billetterie. Il s’annonce moins complexe, mais pas forcément plus consensuel.
Cette fois, les places ne seront plus proposées par packs de trois, une formule qui en avait agacé et déçu beaucoup, mais à l’unité. Plus simple. Plus accessible, également. Surtout, le public pourra enfin faire ses emplettes parmi l’ensemble des sessions des Jeux olympiques, cérémonies comprises. Lors de la phase initiale, le COJO n’avait pas mis en vitrine les événements les plus convoités, dont certaines finales de natation, athlétisme et sports collectifs.
Pour le reste, le processus ne change pas. La deuxième phase de vente des places a été précédée, elle aussi, par un tirage au sort. Le COJO explique avoir enregistré, entre le 15 mars et le 20 avril, l’inscription de 4 millions de personnes. Un bon signe. Mais, précision d’importance, les inscrits du premier tour n’ayant pas atteint leur quota de places – un maximum de 30 billets -, ou n’en ayant acheté aucune, ont été automatiquement reversés dans ce deuxième tirage au sort, sans en avoir forcément fait la démarche.
Comme pour la première phase, les postulants tirés au sort disposent d’un créneau de 48 heures pour effectuer leurs achats. Ils sont prévenus par un courrier électronique deux jours avant leur entrée dans la boutique virtuelle.
Au total, 1,5 million de billets sont proposés au public, français et étranger. Il est possible d’acheter jusqu’à six places par session, sauf pour les plus demandées où la limite est fixée à quatre, mais sans dépasser le quota de 30 places pour la durée des Jeux olympiques.
Les prix ? Sur le papier, la grille tarifaire est censée convenir à tous les budgets. Les fameux billets à 24 euros, séduisant produit d’appel mais objet de toutes les crispations, seront proposés une nouvelle fois à la vente. Mais ils ne devraient pas représenter plus d’une place sur dix. Lors de la première phase de la billetterie, ils ont compté pour près de 13 % des achats.
Le reste s’annonce nettement plus onéreux. Pour la cérémonie d’ouverture, vendredi 26 juillet sur la Seine, il en coûtera entre 90 et 2.700 euros. Pour la clôture, plus conventionnelle puisque prévue au Stade de France, la fourchette des prix va de 45 à 1.600 euros.
Au judo, pour la journée dédiée aux poids lourds – la catégorie du Français Teddy Riner – le sésame à 24 euros n’existe pas. Le prix des places s’échelonne entre 100 et 380 euros. En athlétisme, pour la session de la soirée du 4 août, dominée par la finale du 100 m masculin, l’entrée au Stade de France est proposée entre 125 euros, pour les sièges les plus éloignés de l’action, et 980 euros le long de la ligne droite du sprint. Le prix de l’exceptionnel, suggère le COJO Paris 2024.
Tony Estanguet a déjà prévenu : cette deuxième phase de la billetterie ne fera pas que des heureux. Secoué par la polémique de la vente par packs, le président du COJO anticipe « des déceptions et des frustrations. » Mais il assume : « C’est inévitable, mais il faut tenter sa chance. Cette deuxième phase de vente va être exceptionnelle, en proposant les moments les plus exceptionnels de ces Jeux olympiques avec les plus grandes finales dans tous les sports. »
De l’avis du comité d’organisation, la phase initiale a été un succès, avec 3,25 millions de places vendues. Avec un objectif de 1,4 milliard d’euros de recettes issues de la billetterie, sur un budget de 4,4 milliards d’euros, le COJO n’a pas d’autre option que poursuivre sur la même lancée.
Une dernière phase de vente est annoncée pour la fin de l’année 2023. Elle se poursuivra en 2024, jusqu’à épuisement des stocks. Cette fois, plus de tirage au sort, mais le retour au classique principe du « premier arrivé, premier servi ».