L’inhabituel est devenu la norme dans le mouvement olympique. A quelques poignées d’heures de célébrer la date symbolique de J – 1.000 jours avant l’ouverture des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026, le CIO et les organisateurs italiens ont bouclé cette semaine une nouvelle réunion de la commission de coordination. En ligne, à distance. Avec des intervenants un peu partout sur la planète.
Giovanni Malago, le président du comité d’organisation, était à Milan, entouré de sa garde rapprochée, dont le nouveau directeur général, Andrea Varnier. Christophe Dubi, le directeur exécutif des Jeux olympiques au CIO, se trouvait à Lausanne. Quant à Sari Essayah, la présidente de la commission de coordination, elle a participé à l’exercice depuis son pays, la Finlande.
Sans la moindre surprise, les deux camps ont affiché devant les médias, à l’heure de dresser le bilan de la réunion, des mines satisfaites et une confiance partagée. Le discours officiel s’est révélé à l’avenant.
« Nous entrons dans une phase passionnante et cruciale, a assuré Sari Essayah. Nous sommes confiants parce que le comité d’organisation dispose désormais d’une équipe solide, que de nouveaux partenariats commerciaux ont été annoncés et que des décisions importantes ont été prises en ce qui concerne les sites. Les bases ont été jetées avec succès, ce qui permettra de donner une nouvelle impulsion aux préparatifs dans les mois à venir. »
Les mots sont soigneusement choisis. Ils n’occultent pas le départ pour le moins poussif du train italien, mais assurent que le rythme est désormais plus rassurant. Ils suggèrent que le plus dur est passé, notamment ces longs mois à attendre l’arrivée d’un directeur général, que le retard pourra être comblé et que les pièces du puzzle sont désormais au complet.
Les paroles de Giovanni Malago enfoncent le clou. « Nous sommes extrêmement reconnaissants de l’atmosphère de patience et de coopération efficace qui caractérise nos relations, non seulement avec cette commission mais aussi avec le CIO, l’IPC et les fédérations internationales, a expliqué l’Italien. Nous sommes pleinement conscients des défis qu’il nous reste à relever, mais je dois dire que le rapport de clôture m’apporte un certain réconfort. »
Tout roule, donc ? Oui et non. A un millier de jours de la cérémonie d’ouverture, Milan-Cortina 2026 n’a plus le droit à l’erreur. Les « défis » évoqués par Giovanni Malago restent immenses. Sari Essayah l’a reconnu elle-même devant les médias, jeudi 11 mai, cachant mal derrière ses sourires un ton d’une rare fermeté : « A ce stade, il n’y a plus le moindre temps à perdre. L’équipe d’Andrea Varnier a besoin de plus d’experts et de salariés. Le plan est bon, mais il va leur falloir recruter en 2023. Les effets de la guerre en Ukraine se font ressentir sur les coûts, il leur faudra également trouver plus de sponsors pour supporter les surcoûts liés à l’inflation. »
Au cours des derniers mois, l’équipe de Milan-Cortina 2026 a enregistré deux arrivées présentées comme déterminantes : Andrea Francisi comme directeur des opérations, et l’ancienne escrimeuse Diana Bianchedi au poste de responsable de la stratégie. Le CIO et Sari Essayah ont apprécié. Mais la Finlandaise n’en démord pas : il manque encore des têtes, et plus encore des bras, pour rester dans les clous.
Le partenariat ? En progrès, lui aussi. Andrea Varnier a rappelé que le comité d’organisation avait enregistré depuis le début l’année l’arrivée de cinq partenaires nationaux. Pas mal. Mais ils sont aussi les cinq premiers. A 1.000 jours de l’événement, la copie reste très insuffisante.
« Nous sommes actuellement engagés dans un bon nombre de négocations, a-t-il confié. D’ici la fin de l’année 2023, nous espérons avoir douze partenaires. »
Le clan italien l’a assuré jeudi 11 mai face aux médias : le budget des prochains Jeux d’hiver n’a pas bougé depuis l’attribution, en 2019, de l’événement olympique et paralympique à Milan et Cortina d’Ampezzo. Au dernier pointage, il est toujours fixé à 1,5 milliard d’euros, le chiffre annoncé en phase de candidature. « Nous essayons de le maintenir à ce niveau« , a expliqué Andrea Varnier. Réussir un tel pari aurait valeur de prouesse.