Le COJO Paris 2024 peut se frotter les mains. La polémique sur le coût des billets des Jeux olympiques, toujours très vivace sur les réseaux sociaux, ne peut masquer l’essentiel, au moins à ses yeux : les places se vendent. Mieux : elles s’arrachent.
Tony Estanguet, le président du comité d’organisation, a convoqué la presse, mardi 23 mai à Saint-Denis, pour dévoiler les chiffres de la deuxième phase de la billetterie, dédiée aux places à l’unité. Ouverte le 11 mai, elle s’est terminée en fin de semaine dernière. Elle confirme, et même renforce, l’engouement constaté lors de la première phase, où les billets étaient proposés par packs.
A plus de 14 mois de l’événement, le COJO Paris 2024 a déjà écoulé près de 70 % des 10 millions de billets pour les Jeux olympiques. Au total, 6,8 millions de places ont trouvé preneurs, dont 5,2 millions par le grand public. « Ces résultats dépassent nos prévisions et nos objectifs, a assuré Tony Estanguet. Ils démontrent un engouement très fort. »
Les chiffres lui donnent raison. Tous les chiffres. Et ils ne manquent pas. Le triple champion olympique de canoë les a sortis de ses poches, mardi 23 mai, sans retenir ses gestes, convaincu d’ouvrir une nouvelle page dans l’histoire des Jeux.
En un peu plus d’une semaine, la deuxième phase de la billetterie a permis de vendre 1,89 million de billets. Le COJO n’en attendait pas tant. Il avait fixé son objectif à 1,5 million de places. Pour rappel, la première phase en avait écoulé 3,25 millions.
Toujours selon le COJO, le succès a été immédiat. Plus d’un million de billets ont été vendus au cours des premières 36 heures après l’ouverture de la plateforme officielle. En deux heures, jeudi 11 mai, cinq sports ont affiché sold-out : BMX freestyle et racing, triathlon, escalade et breaking. En judo, les places pour la session des poids lourds, la catégorie du Français Teddy Riner, se sont toutes arrachées en seulement deux heures.
Pour la cérémonie d’ouverture, où environ 100.000 places étaient à vendre à l’occasion de cette deuxième phase de la billetterie, il resterait seulement 4.000 billets. En catégorie A, la plus coûteuse, où un siège face à la Seine est proposé à 2.700 euros. Tous les autres ont été vendus.
Le top 5 des sports les plus demandés : football, basket-ball, handball, athlétisme et volley-ball. Trois d’entre eux – foot, basket et hand – se disputent en partie en dehors de la région parisienne, a relevé Tony Estanguet, satisfait de constater que l’engouement concerne la France entière.
Autres chiffres mis en avant par le COJO : 400.000 billets déjà vendus pour le rugby à 7 – un record dans la courte histoire de la discipline aux Jeux olympiques -, et une vente des places de water-polo deux fois supérieure à celle des Jeux de Londres en 2012.
Dans le détail, les acheteurs sont majoritairement français (63,5 %), mais des ventes ont été enregistrées dans 178 pays. Derrière la France, le top 5 des pays où les billets ont été les plus vendus est complété, dans cet ordre, par la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, l’Allemagne et les Pays-Bas.
L’acheteur affiche un âge moyen de 40 ans. Plus de quatre sur dix (45 %) sont des femmes. Parmi les Français, 55 % résident en province.
La suite ? Le COJO a bousculé sa stratégie. Initialement, il était prévu d’ouvrir une troisième phase de vente en fin d’année, pour écouler les billets restants. Tony Estanguet l’a expliqué : le calendrier a été avancé de plusieurs mois. Les places encore non vendues seront proposées dès l’été 2023. Cette fois, la vente se fera sans tirage au sort.
Au total, 2,8 millions de billets restent à vendre. Ils concernent un grand nombre de sports et, surprise, tous les tarifs. Il resterait notamment 200.000 places à 24 euros, pour des sessions de football, basket-ball, voile et golf. Les matches des équipes de France de football, masculine et féminine, n’affichent pas complet.
Fin de la polémique ? Pas sûr. Mais Tony Estanguet a défendu devant la presse, mardi 23 mai, la stratégie tarifaire du COJO et la promesse, fortement contestée sur les réseaux sociaux, de Jeux olympiques « accessibles et populaires ». « Avec quatre millions de billets à 50 euros et moins, un million à 24 euros, mais aussi des épreuves gratuites, nous considérons avoir tenu notre engagement de Jeux ouverts au plus grand nombre », a-t-il expliqué.
Reste une question : les recettes. Interrogé par FrancsJeux, le président du COJO s’est refusé à communiquer le montant des revenus de la billetterie déjà assurés après les deux premières phases. Il s’est contenté de rappeler l’objectif : 1,2 milliard d’euros. A ce rythme, le dépasser devrait être une formalité.