Candidatures

Pour les Jeux d’hiver, Salt Lake City met le turbo

— Publié le 25 mai 2023

La messe serait-elle déjà dite ? Pas encore. Mais la candidature de Salt Lake City pour les Jeux d’hiver a avancé une nouvelle pièce, cette semaine, dans son projet de ramener l’événement olympique et paralympique dans l’Utah. A la différence de Sapporo, toujours en pause, elle avance. Mais elle le fait dans deux directions différentes.

Le comité de candidature de Salt Lake City et de l’Utah (SLC-UT) s’est réuni mercredi 24 mai pour une discussion stratégique. Au terme des échanges, son président et directeur général, Fraser Bullock, l’a assuré aux médias : « Nous sommes en avance. Nous sommes même presque prêts. »

A ce stade de la campagne, les Américains brûlent en effet les étapes. Fraser Bullock a expliqué que son équipe avait bouclé à 90 % le questionnaire envoyé par le CIO aux villes entrées en phase de dialogue. Le document d’une quarantaine de pages recense 43 questions, couvrant tous les aspects des Jeux et du projet.

Selon les nouvelles règles de la procédure de sélection des villes-hôtes, le questionnaire doit être complété et soumis au CIO lors de la dernière phase, après que l’instance olympique ait choisi un « candidat privilégié ». Salt Lake City n’en est pas encore là. Les autres postulants toujours en course, dont les Suisses et les Suédois, n’en sont pas là non plus.

Pourquoi un tel empressement ? Réponse facile. En prenant les devants, les Américains vont dans le sens du CIO. Ils lui laisse le choix de les désigner pour 2030 ou pour 2034. Ils lui proposent deux options. Un geste qui devrait être fortement apprécié à Lausanne, où l’attribution des Jeux d’hiver en 2030 n’a rien d’un long fleuve tranquille.

Fraser Bullock ne s’en cache pas : Salt Lake City préférerait recevoir les Jeux en 2034. « Dans un tel scénario, nous n’aurions pas à relever le défi de l’accueil aux Etats-Unis de deux Jeux consécutifs, été à Los Angeles puis hiver à Salt Lake City, a-t-il expliqué. Il est certain que nous pourrions organiser les Jeux en 2030. Mais il serait plus difficile d’en avoir deux éditions aussi proches l’une de l’autre. »

La suite s’annonce déjà très précise. Au moins côté américain. L’équipe de Salt Lake City a annoncé qu’elle soumettrait les réponses au questionnaire du CIO le mois prochain au Comité olympique et paralympique américain (USOPC). L’instance nationale aura tout l’été pour l’analyser, avant de le valider et lui apposer son sceau lors de la réunion de son conseil d’administration prévue au mois de septembre.

Cette étape bouclée, la candidature américaine pourra attendre sans angoisse que le CIO poursuive la procédure de sélection de la ville-hôte. L’instance olympique devrait annoncer le nom de la ville invitée à poursuivre le dialogue, au titre de « candidate privilégiée », lors de la réunion de sa commission exécutive à la fin du mois de novembre. L’attribution des Jeux d’hiver 2030 sera ensuite officialisée lors de la session du CIO en marge des Jeux de Paris 2024, le 23 ou 24 juillet.

Question : le CIO choisira-t-il de procéder pour la deuxième fois, mais la première pour les Jeux d’hiver, à un double vote ? A Salt Lake City, le scénario n’est pas écarté. Il est même évoqué comme une réelle possibilité. Fraser Bullock en a convenu cette semaine : « L’option d’une double attribution serait évidemment très importante pour nous. »

L’attribution en une seule fois des Jeux d’hiver 2030 et 2034 se ferait lors de la session du CIO aux Jeux de Paris 2024. Mais elle serait discutée, voire soumise au vote, dès le mois d’octobre 2023 à Mumbai, en Inde, où l’instance olympique doit se retrouver au grand complet pour sa prochaine session.

Les Américains n’en font pas mystère : la confiance est dans leur camp. « Notre candidature est solide, avance Fraser Bullock. Nous sommes extrêmement confiants dans nos chances d’obtenir les Jeux, en 2030 ou 2034. »

A l’heure où leurs rivaux présumés, les Suédois et les Suisses, en sont encore à discuter de l’opportunité de se lancer à fond dans la bataille, les porteurs du projet de l’Utah assurent avoir conclu des accords pour 75 % des sites de compétition. Ils mettent en avant un taux de soutien de la population en hausse constante, mesuré à 82 % par un récent sondage d’opinion.

Le comité de candidature a également annoncé la mise en ligne avant la mi-juin de son site Internet officiel.