Le compte-à-rebours reste à deux chiffres, mais ils se résument à un seul mois. Quatre petites semaines. Trois fois rien.
Kinshasa et la République démocratique du Congo (RDC) ont sonné le rappel, mercredi 28 juillet, à trente jours pile de l’ouverture des 9èmes Jeux de la Francophonie (28 juillet au 6 août 2023). Trente jours qui se présentent pour les organisateurs comme une course contre le temps.
Isidore Kwandja, le directeur du comité d’organisation (CNJF), a insisté mercredi 28 juin en conférence de presse : les Jeux auront bien lieu. A Kinshasa. Aux dates prévues. « L’heure n’est plus aux spéculations, a martelé le Congolais. Nous savons qu’il y a plusieurs interrogations : Est-ce que la RDC sera prête ? Est-ce que les infrastructures sont achevées ? Est-ce que les pays membres participeront ? A toutes ces questions, la réponse est oui. »
Sur la question des infrastructures, le tableau reste incomplet. Le complexe du stade des Martyrs (photo ci-dessus), où doivent notamment se tenir le tournoi de basket-ball féminin et les compétitions d’athlétisme, est quasiment prêt. Le gymnase, notamment, désormais climatisé et doté d’une nouvelle couverture, en est à l’étape des finitions. La piste d’athlétisme a été posée. Le site devrait être remis aux organisateurs à la fin de la semaine.
En revanche, le deuxième site des Jeux, le stade Tata Raphaël, prévu notamment pour le football et la lutte, accuse un inquiétant retard. « Nous travaillons jour et nuit pour être prêts dans les délais », répètent les organisateurs. Mais les doutes sur l’aménagement des installations pourraient contraindre les Congolais à déplacer le tournoi de tennis de table.
Autre zone d’ombre : le village des athlètes. Installé à l’Université de Kinshasa, il n’est pas non plus prêt à l’emploi, à moins d’un mois de l’arrivée des premières délégations.
Autre question, la participation. Présent à toutes les éditions de l’événement sportif et culturel, depuis sa création en 1989 au Maroc, le Québec a annoncé en début de semaine sa décision de ne pas envoyer d’athlètes et d’artistes. Les autorités québécoises ont invoqué les interrogations sur la sécurité, la santé et le transport des athlètes.
Le Nouveau-Brunswick, une autre des trois délégations canadiennes invitées aux Jeux, sera bien représentée, malgré les hésitations de ses autorités. Mais sa délégation a été revue à la baisse. Elle devrait compter une douzaine de membres.
La France a choisi elle aussi de réduire la voilure. Très largement représentée dans les épreuves artistiques, elle le sera moins dans la partie sportive. L’athlétisme, notamment, n’enverrait finalement pas d’équipe à Kinshasa. Daniel Zielinski, le chef de la délégation française, avait expliqué en mai dernier à FrancsJeux que la délégation française compterait « 60 à 80 personnes, y compris les membres du staff. » Sa taille devrait finalement être moins importante.
Isidore Kwandja l’a rappelé mercredi 28 juin, en conférence de presse, devant un fond de décor annonçant J – 30 jours avant l’ouverture : les Jeux de la Francophonie 2023, déjà reportés à deux reprises, « sont un véritable défi à relever pour la RDC. » Mais le Congolais ne retient pas son enthousiasme : « Nous sommes convaincus que cette édition restera inscrite dans le livre d’or des Jeux de la francophonie. Elle sera un moment exceptionnel, où sera exposée la grandeur culturelle et sportive de la RDC et du monde francophone. »