Coup de tonnerre dans le mouvement olympique : la deuxième édition des Jeux mondiaux de plage (World Beach Games), prévue le mois prochain à Bali (12-15 août), en Indonésie, vient d’être rayée d’un trait épais du calendrier. Elle n’aura pas lieu.
Cette annulation en entraîne une autre : l’assemblée générale de l’Association des comités nationaux olympiques (ACNO), qui devait se tenir sur l’île indonésienne dans la foulée de l’événement multisport (13-15 août). Elle aussi disparait du décor.
L’ACNO l’a annoncé mardi 4 juillet dans un communiqué aussi perplexe qu’inattendu. « C’est avec une grande surprise et une extrême déception que l’ACNO a appris que le Comité Olympique Indonésien (KOI) s’est retiré de son engagement d’accueillir les Jeux Mondiaux de Plage de l’ACNO et l’Assemblée Générale de l’ACNO en août 2023, explique l’instance. Les Jeux devant avoir lieu dans un mois, cette décision si tardive empêche l’ACNO de trouver un autre hôte et il n’y a donc pas d’autre choix que d’annuler l’édition de cette année des Jeux ainsi que l’Assemblée Générale de l’ACNO à Bali. »
Pour les Jeux mondiaux de plage, dont la première édition s’était déroulée à Doha en 2019 – après un désistement de San Diego, son hôte initial – la sentence est définitive. L’événement disparait du calendrier. Et il n’est pas certain, après un tel camouflet, qu’il puisse se remettre sur pieds.
Pour l’assemblée générale de l’ACNO, un rendez-vous incontournable du mouvement olympique dans sa dimension la plus large, l’instance annonce qu’une « décision sera prise dans les prochaines semaines concernant un nouveau lieu et de nouvelles dates. » Mais il n’est pas acquis qu’elle puisse se tenir d’ici la fin de l’année.
La raison ? Elle serait budgétaire. L’ACNO explique avoir été prévenue, au tout dernier moment, que le comité olympique indonésien a dû mettre les pouces « après que le budget n’ait pas été débloqué par le gouvernement du pays et qu’il n’y a maintenant plus de temps pour organiser les Jeux. »
L’Indonésie n’est pas le premier pays, ni sans doute le dernier, à renoncer à un événement sportif international faute d’avoir pu boucler son budget. La France l’a fait récemment, en rendant pour des raisons similaires l’organisation de la Coupe du Monde de rugby à XIII en 2025. Mais le timing de la décision interroge.
L’ACNO le reconnait dans son communiqué : elle a été « régulièrement assurée par le KOI que des solutions seraient trouvées et que les Jeux se dérouleraient comme prévu. L’ACNO et le KOI se sont rencontrés pour des réunions hebdomadaires de coordination, pas plus tard que la semaine dernière, et à aucun moment le KOI n’a indiqué qu’il y avait des problèmes qui conduiraient à une telle issue. »
Selon les médias locaux, la vraie raison pourrait être politique. Ils suggèrent que le gouverneur de Bali, Wayan Koster, ne serait pas prêt à accueillir une délégation israélienne, l’Indonésie et Israël n’entretenant aucune relation diplomatique.
La rumeur d’une annulation circulait depuis quelques semaines. Elle était alimentée par le refus de la Fédération indonésienne de football d’organiser le tirage au sort du tournoi de beach soccer, après que les autorités balinaises aient laissé entendre qu’elles n’accepteraient pas la présence d’une équipe d’Israël.
En mars dernier, le refus de laisser entrer l’équipe israélienne a coûté à l’Indonésie l’accueil de la Coupe du Monde de football des moins de 20 ans. La FIFA lui en a retiré l’organisation à deux mois seulement du coup d’envoi, pour la confier à l’Argentine.
Avec ces deux boulets à traîner, l’Indonésie peut sans doute déjà tirer un trait sur ses chances de recevoir les Jeux d’été en 2036, une candidature pourtant déclarée enjeu national par les autorités politiques et le chef de l’Etat, Joko Widodo.