Paris peut se frotter les mains. A une année et quelques poignées de jours de l’ouverture des Jeux olympiques en 2024, la capitale française décroche une première victoire. Symbolique, certes, mais toujours bonne à prendre : elle domine le classement mondial des villes les plus associées au sport, établi tous les ans par l’agence BCW.
Pour la première fois, Paris s’installe en tête. Cinquième en 2021, deuxième l’an passé, elle a gagné une place. Avec une année d’avance, elle s’offre la pole position d’un classement où apparaissent non plus cinquante, mais désormais cent villes sur l’ensemble de la planète.
Paris devance deux autres villes olympiques d’été : Los Angeles, qui suivra la capitale française en organisant les Jeux en 2028, et Londres, hôte de l’événement en 2012. La capitale anglaise est la seule ville du classement à n’avoir jamais quitté le podium au cours des trois dernières années. Deuxième en 2021 – derrière New York -, elle pointait l’an passé au troisième rang.
Pour établir son classement, l’agence BCW a déployé une méthodologie à deux vitesses. Elle a interrogé les présidents et secrétaires généraux des fédérations sportives internationales, sondé un large panel d’experts de l’industrie du sport – dont des organisateurs d’événements -, et envoyé un questionnaire à plus de 300 représentants des médias sportifs.
En parallèle, l’agence basée à Lausanne a planché sur une analyse de l’association entre le sport et une ville sur les réseaux sociaux, dont Twitter, Instagram et Facebook, mais aussi sur Reddit, sur les blogs spécialisés et les sites Internet.
Le résultat ? Il est riche d’enseignements. En voici les principales leçons.
Les Jeux, ça marche avant même l’ouverture. La première place de Paris, et la deuxième de Los Angeles, le démontrent sans peine : l’impact de l’événement olympique et paralympique sur l’image sportive d’une ville se concrétise avant même les premières compétitions. La capitale française en tire les bénéfices avec une année d’avance. Elle devrait, en toute logique, conserver sa place dans le prochain classement. Ville-hôte des Jeux d’été en 2032, Brisbane ne figurait pas au classement avant l’édition 2023. Elle fait une entrée remarquée à la 15ème place.
Les Jeux, ça ne marche pas toujours longtemps après. Autre leçon du classement : la flamme olympique s’éteint parfois très vite. Pointée en tête du classement en 2022, Tokyo dégringole à la 8ème place. La capitale japonaise n’a pourtant pas tiré un trait définitif sur l’accueil de grands événements sportifs : elle organisera les Mondiaux d’athlétisme en 2025. Le phénomène est encore plus spectaculaire dans le cas de Rio de Janeiro. Ville-hôte des Jeux d’été en 2016, elle figure aujourd’hui au 74ème rang, après avoir été classée 27ème en 2021, puis 45ème l’an passé.
Les Jeux, ça marche surtout en été. Les chiffres laissent peu de place au doute : à la différence du rendez-vous estival, les Jeux d’hiver ont un effet très réduit sur l’image sportive d’une ville. Pékin, dernière ville en date à avoir organisé un événement olympique, n’en a pas tiré grand-chose en termes d’image : la capitale chinoise pointe seulement au 24ème rang. Elle a même reculé de dix places par rapport à son classement en 2021 et 2022. A moins de trois ans des Jeux d’hiver de 2026, Milan reste loin de la tête (12ème). Quant à PyeongChang, ville-hôte des Jeux d’hiver en 2018, elle apparait discrètement à la 80ème place.
Les Etats-Unis, ça reste très fort. A trois ans d’un Mondial de football 2026 où les stades américains devraient crever l’écran, les villes américaines jouent le nombre. Elles ne sont pas moins de quinze à figurer dans le top 50 du classement mondial établi par BCW, dont cinq parmi les vingt premières places (Los Angeles, New York, Chicago, Miami et Washington). Leur image reste étroitement liée au sport, mais elles semblent le devoir nettement plus à l’impact médiatique des grands championnats professionnels (NBA, NFL, MLB…) qu’à l’accueil d’événements internationaux.
Le Mondial de football, ça marche peu. Moins d’une année après avoir organisé la Coupe du Monde de football 2022, le Qatar reste à la porte du top 10. Doha pointe seulement au 11ème rang. Certes, la capitale qatarie progresse – elle était 32ème en 2021, puis 19ème l’an passée – mais elle peine à brûler les étapes, malgré une succession d’événements internationaux qui sera encore enrichie l’an prochain avec les Mondiaux de natation. La tendance ascendante vaut également pour le reste du Golfe persique : Dubai entre pour la première fois dans le top 20 (19ème), Abou Dabi gagne quatre places (21ème), Riyadh entre directement à la 65ème place.