Le pire est évité et la menace d’un écran noir définitivement écartée. La Coupe du Monde féminine de football 2023 en Australie et Nouvelle-Zélande (20 juillet au 20 août), la première de l’histoire organisée par deux pays, la première également dont la phase finale compte 32 équipes, a fait le plein de diffuseurs.
Le coup de gueule poussé par Gianni Infantino en mai dernier contre les offres ridiculement basses des chaînes de télévision européennes – « inacceptables », avait estimé le président de la FIFA, car « 20 à 100 fois inférieures à celles reçues pour la Coupe du Monde masculine » – a eu l’effet escompté.
L’accord initial avec l’Union européenne de radio-télévision (UER), signé à l’automne dernier et concernant 28 pays, a finalement été étendu à la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Ukraine. Fin du feuilleton.
Mais à quel prix ? La FIFA n’a pas dévoilé le résultat de son bras de fer avec les diffuseurs. Mais selon le Wall Street Journal, l’instance aurait nettement revu ses ambitions à la baisse.
Certes, elle a sauvé la face en assurant une couverture du tournoi mondial dans les principaux marchés du football féminin. Mais sans atteindre, et même s’approcher, de son objectif. Elle serait dans le rouge d’une centaine de millions de dollars.
Le quotidien américain rapporte que la FIFA ambitionnait de récupérer 300 millions de dollars de la vente des droits du tournoi mondial. L’objectif lui semblait raisonnable, Gianni Infantino ayant répété à plusieurs reprises que le Mondial féminin atteignait désormais des audiences égales à « 50 à 60 % » de son aîné masculin.
Mais au dernier décompte, il manquerait un bon tiers des recettes audiovisuelles espérées. La FIFA envisageait de récolter environ 150 millions de dollars en nouveaux contrats de diffusion, signés un peu partout dans le monde depuis le Mondial masculin 2022 au Qatar. Elle serait encore loin du compte, à moins d’une semaine du match d’ouverture, avec seulement 50 millions de nouveaux droits vendus.
Pour rappel, le Mondial 2023 en Australie et Nouvelle-Zélande est le premier pour lequel la FIFA a mené des négociations avec les diffuseurs potentiels pour l’exclusivité, totale ou partagée, des rencontres. Jusque-là, les droits étaient souvent cédés comme une sorte de bonus aux chaînes ayant acquis les images du tournoi masculin.
En France, le Mondial féminin 2023 a finalement été acheté par France Télévisions et M6, après une longue période d’incertitude et de refus des diffuseurs potentiels. Un accord trouvé à un mois seulement du début de la compétition, après une forte pression du ministère des Sports. Le montant du contrat n’a pas été communiqué.
En Grande-Bretagne, la FIFA a également sauvé les meubles en trouvant un accord avec la BBC et ITV. Selon plusieurs sources, son montant dépasserait à peine les 10 millions de dollars, soit moins de 10 % de la somme payée pour le Mondial masculin 2022 au Qatar.
Aux Etats-Unis, où le tournoi sera diffusé par le groupe Fox, les recettes publicitaires s’annoncent historiques. A plus d’un mois de l’ouverture, la chaîne a annoncé à la mi-juin avoir vendu plus de 90 % de ses espaces publicitaires avant, pendant et juste après les rencontres.
En tête de listes des annonceurs, des marques des secteurs de l’automobile, de l’assurance, des télécommunications et de la technologie. L’opérateur de téléphonie mobile Verizon parrainera l’émission d’avant-match, le constructeur automobile allemand Volkswagen s’est offert le créneau de la mi-temps. Google, de son côté, sera également présent pour la trentaine de rencontres – sur les 64 du tournoi – proposée par Fox sur ses chaînes de télévision.