Qu’on se le dise : sur la question russe, le CIO veut prendre son temps. Beaucoup de temps. L’instance n’entend pas se précipiter pour trancher enfin le débat sur la présence d’athlètes portant un passeport russe et biélorusse aux Jeux de Paris 2024.
Thomas Bach, son président, l’a expliqué, répété et martelé sans jamais perdre patience, mardi 18 juillet, à l’occasion d’une table ronde en ligne avec près de 200 médias internationaux : le moment de la décision n’est pas encore venu. Il n’est même pas dans les tuyaux.
« Nous ne prendrons pas de décision pendant l’été, a confié le dirigeant allemand depuis la Maison olympique à Lausanne. Nous allons prendre notre temps pour être le plus confiant possible au moment de choisir. Je n’imagine pas que ce soit le cas au moment de la prochaine session, en octobre 2023 en Inde. Aujourd’hui, il est difficile de vous donner une deadline. Nous voulons faire les choses avec diligence. Nous souhaitons voir et analyser comment les choses se passent sur le terrain de compétition, dans les épreuves qualificatives où sont présents des athlètes individuels neutres portant un passeport russe ou biélorusse. Pour l’instant, tout se passe bien. Mais il est trop tôt pour prendre une décision. »
Le message est clair : le CIO ne tranchera pas la question russe avant, au mieux, la fin de l’année. Il pourrait même repousser sa décision à l’année olympique, quitte à sacrifier certains athlètes russes et biélorusses engagés dans des sports ou disciplines où la porte des Jeux de Paris 2024 aura déjà été refermée.
Patience, donc. Mais Thomas Bach n’a pas laissé beaucoup de place au doute, mardi 18 juillet, dans ses réponses aux multiples questions sur le sujet russe : la décision, même tardive, ira dans le sens de la participation des athlètes des deux pays en conflit avec l’Ukraine.
« Les athlètes ne doivent pas être tenus responsables des actes de leur gouvernement, a-t-il patiemment expliqué. Les responsables, nous les sanctionnons. Mais nous devons respecter les droits humains. On ne peut pas faire de la discrimination envers quelqu’un seulement parce qu’il possède tel ou tel passeport. Sur cette position, nous avons un soutien large des athlètes, de la communauté sportive, et de la grande majorité des comités nationaux olympiques. Nous avons une mission pacificatrice. Nous ne voulons pas ajouter des divisions. »
La position de la France et de ses autorités ? Pas un problème, a assuré Thomas Bach. « Le CIO et le gouvernement français sont parfaitement alignés sur ce sujet », a répondu le président du CIO.