Un rêve. Pas moins. Aux Jeux de Paris 2024, les épreuves d’équitation prendront possession de l’un des sites les plus iconiques du dispositif olympique. Le Château de Versailles. Un décor de carte de postale.
Aux manettes des trois disciplines équestres – saut d’obstacles, concours complet et dressage -, le Français Jean Morel (photo ci-dessous). FrancsJeux poursuit avec cet ancien cavalier sa série d’interviews des managers sport du COJO Paris 2024.
FrancsJeux : Votre vie avant le COJO Paris 2024 ?
Jean Morel : Je suis un ancien cavalier olympique. En dressage. Après la fin de ma carrière sportive, je suis resté dans l’équitation, mais en passant de l’autre côté du décor. J’ai été directeur du Salon du Cheval. Puis j’ai rejoint la Fédération française d’équitation (FFE), où j’étais notamment en charge du développement sportif.
Votre expérience passée des Jeux olympiques ?
Elle remonte loin, à mes années de cavalier. J’ai participé aux Jeux de Barcelone en 1992 et Atlanta en 1996. Avant cela, je faisais partie de la délégation de la FFE aux Jeux de Séoul en 1988. Après Atlanta, j’ai suivi toutes les éditions suivantes jusqu’aux Jeux de Rio 2016 comme journaliste et photographe, pour le compte de mon agence de presse spécialisée dans les sports équestres.
Un souvenir marquant des Jeux ?
Les Jeux de Barcelone en 1992. Les Jeux les plus festifs, avec une culture proche de celle de la France, un village sur le port. Nous étions proches de tout. Cette édition a été la dernière où l’équitation était au coeur du dispositif. Après, nous avons souvent été isolés. Pour les athlètes, les Jeux ne se résument pas toujours aux seules épreuves. Pour les vivre pleinement, il est important de s’imprégner de l’ambiance au sens large.
Le dossier en tête de la pile sur votre bureau ?
Le bien-être des chevaux. Aux Jeux olympiques, on constate souvent des différences, d’une édition à l’autre. Certains pays privilégient les cavaliers, d’autres leurs montures. Mais les chevaux, comme les cavaliers, sont des sportifs à part entière. Il faut les traiter comme tel. Je travaille beaucoup, depuis le début, sur le parcours, les terrains, les écuries, pour mettre les chevaux dans les meilleures conditions. Trouver des écuries au calme et dans la fraîcheur, des sols où ils ne s’abîment pas, des terrains sans rupture trop marquée, veiller à la chaleur…
Le sites de l’équitation : ses atouts, les défis dans la perspective des Jeux ?
Pour la première fois de l’histoire, les épreuves olympiques d’équitation vont se dérouler dans le parc d’un château. Pas n’importe lequel. Versailles, avec un parcours de cross le long du canal, des images extraordinaires. En plus, les Jeux laisseront un héritage dans le domaine, car nous allons utiliser la ménagerie, un lieu où plus personne n’allait. Les Jeux de Paris 2024 vont lui donner une nouvelle vie. Le défi, bien sûr, est d’organiser des épreuves d’équitation dans un lieu qui n’est pas fait pour cela. Il faut s’adapter, trouver des solutions, identifier les terrains et les parcours en tenant compte à la fois des contraintes du château et des exigences de la Fédération équestre internationale (FEI). Pas simple, mais faisable. Nous nous sommes associés avec un prestataire extérieur, GL Events, très habitué aux événements équestres. A Versailles, les cavaliers du concours complet, notamment, auront un parcours aux conditions équivalentes aux grandes compétitions internationales, mais dans un cadre incomparable.
Paris 2024 sera une réussite pour l’équitation si…
En premier lieu, nous pourrons parler de réussite si les épreuves se déroulent sans incident. Ensuite, j’aimerais que les cavaliers et les chevaux puissent s’exprimer dans les meilleures conditions. Enfin, nous aurons réussi en laissant une image extraordinaire de la France.