L’initiative est inédite. Elle en dit long sur les liens toujours plus étroits entre le mouvement olympique et les ligues professionnelles nord-américaines. Et sur le mariage de raison entre deux univers qui se sont longtemps observés à distance.
La Fédération internationale de basket-ball (FIBA) a annoncé mercredi 9 août avoir fait affaire avec la NBA dans la perspective de la Coupe du Monde masculine 2023, prévue du 25 août au 10 septembre dans trois pays asiatiques, le Japon, l’Indonésie et les Philippines. Leur accord concerne la diffusion en numérique des rencontres du tournoi planétaire.
Pour la première fois depuis la création de l’événement, la plateforme numérique de la FIBA, Courtside 1891, sera accessible sur l’application et le site officiels de la NBA. Dans une vingtaine de pays, dont plusieurs nations majeures du basket-ball mondial (Espagne, Grèce, Argentine, Lituanie, Serbie et Slovénie), les internautes pourront suivre la Coupe du Monde en ligne via les canaux digitaux de la NBA, sous réserve d’acheter le pass du tournoi.
L’accord se veut exclusif, au moins dans les pays concernés. Il débutera avec les matches d’ouverture, vendredi 25 août, et se poursuivra jusqu’à la finale de la Coupe du Monde, dimanche 10 septembre. Les rencontres seront accessibles en direct ou à la demande.
La Coupe du Monde 2023, première édition co-organisée par trois pays, réunira 32 équipes, pour un total de 92 matches en seize jours de compétition. En plus de l’offre conjointe FIBA/NBA, le tournoi sera diffusé dans plus de 190 pays ou territoires, la couverture audiovisuelle la plus large de l’histoire.
Pour les deux parties, l’accord annoncé mercredi 9 août se présente comme une excellente affaire. En glissant sa plateforme numérique en bonne place dans l’offre digitale de la NBA, la FIBA s’assure une exposition aux dimensions de la ligue nord-américaine. En mot, massive. Surtout, elle peut toucher un public du basket-ball – les fans de la NBA – pas forcément attiré par les tournois internationaux.
La NBA, de son côté, peut profiter d’un tournoi mondial où sera présente une solide colonie de ses joueurs pour combler en partie le long tunnel entre deux saisons. Toujours bon à prendre. Formulé autrement, le deal avec la FIBA lui offre une belle fenêtre « pour s’engager auprès des fans tout au long de l’intersaison et pour élargir la portée de son contenu sur le basket-ball. »
La ligue nord-américaine annoncera la liste complète des joueurs issus de ses franchises participant à la Coupe du Monde 2023 dans les jours à venir, une fois que toutes les équipes nationales auront été sélectionnées. Mais les deux parties en ont dévoilé cette semaine les principaux grands noms. Le casting a belle allure, avec le Canadien Shai Gilgeous-Alexander (Oklahoma City Thunder – photo ci-dessus), le Français Rudy Gobert (Minnesota Timberwolves), le Slovène Luka Doncic (Dallas Mavericks), les Américains Anthony Edwards (Timberwolves), Tyrese Haliburton (Indiana Pacers), Jaren Jackson Jr. (Memphis Grizzlies) et Paolo Banchero (Orlando Magic).
La NBA n’est pas la seule ligue professionnelle nord-américaine à se rapprocher de l’univers olympique. La NFL s’aventure elle aussi sur un terrain qu’elle a longtemps traité avec la plus grande indifférence. Depuis l’an passé, elle apporte son soutien, sa puissance de frappe et ses moyens financiers à la campagne de la Fédération internationale de football américain (IFAF) pour intégrer le flag football au programme des Jeux de Los Angeles 2028.
Là aussi, les deux parties ont tout à gagner en associant leurs efforts. Avec le soutien affiché de la NFL, l’IFAF peut réussir un pari qui, sans l’influence de la ligue professionnelle, serait sans doute perdu d’avance. Quant à la NFL, elle a compris depuis longtemps que le label olympique pouvait booster son développement international, même avec une discipline comme le flag football, aux règles et aux dimensions assez éloignées des siennes.