La nouvelle devrait rassurer le CIO, le COJO Paris 2024 et, plus largement, le mouvement olympique : l’Ukraine semble avoir écarté pour de bon sa menace d’un boycott des prochains Jeux d’été en France.
Le ministre des Sports, Vadym Guttsait (photo ci-dessus), également président de la fédération d’escrime et du comité national olympique, l’a confirmé à plusieurs médias internationaux : les athlètes ukrainiens se rendront l’an prochain aux Jeux olympiques, sous réserve que la Russie n’y soit pas représentée en tant que nation. Une option qui n’est plus envisagée depuis longtemps par le CIO.
« Nos athlètes doivent être présents aux Jeux olympiques, ils en ont besoin, a expliqué l’ancien escrimeur. Notre drapeau sera présent lors de la cérémonie d’ouverture, puis lors des compétitions. Nos athlètes représenteront notre pays afin que le monde entier puisse voir que l’Ukraine est, était et sera. »
A moins d’une année de l’événement, l’Ukraine glisse doucement vers une position de plus en plus souple. Après avoir menacé de boycotter les Jeux de Paris 2024 en cas de présence russe, ses autorités politiques avaient imposé aux athlètes ukrainiens de ne pas participer aux compétitions internationales où seraient engagés des Russes ou Biélorusses, même sous statut neutre.
Le mois dernier, Kiev a revu sa stratégie, en autorisant par décret ses athlètes à prendre part aux épreuves du calendrier international où seraient engagés des athlètes neutres portant un passeport russe ou biélorusse. Une délégation ukrainienne a ainsi pu prendre part à la fin du mois de juillet aux championnats du monde d’escrime à Milan.
Aujourd’hui, Vadym Guttsait pousse encore le curseur en assurant que la délégation ukrainienne sera présente aux Jeux de Paris 2024. Mais il prévient : la meilleure option, pour le mouvement olympique, resterait une exclusion totale des athlètes russes des épreuves olympiques.
« Si des athlètes russes participent aux Jeux olympiques, les propagandistes russes essaieront de transformer cette célébration du sport en une célébration de la propagande, comme l’a fait Hitler, a-t-il suggéré à l’AFP. Je pense que le CIO ne permettra pas aux agresseurs de participer. La balle est maintenant dans son camp et dans celui des fédérations sportives internationales. Je pense qu’ils continueront de se placer du bon côté de l’histoire et empêcheront les agresseurs de participer aux Jeux« .
Le ministre ukrainien envisage même un scénario, loin d’être irréaliste, où la Russie finirait par renoncer d’elle-même à envoyer une délégation neutre aux Jeux de Paris 2024. « Je n’exclus pas non plus que les Russes fassent un « geste de bonne volonté » en renonçant à se rendre aux Jeux », a-t-il poursuivi.
Pour rappel, le CIO a officiellement envoyé le 26 juillet dernier, à une année pile de l’ouverture des prochains Jeux, les invitations aux comités nationaux olympiques. L’instance en a conservé trois dans ses tiroirs, adressées à la Russie, la Biélorussie et le Guatemala.
En attendant une décision plus définitive du CIO, peu probable avant la fin de l’année, l’Ukraine se prépare. Elle le fait sans trop regarder vers Moscou et Minsk. « Nous ne prêtons pas attention à ces athlètes (russes et biélorusses), car pour nous, leur identité n’est pas claire du tout, puisqu’ils sont sous un drapeau neutre », a assuré Vadym Guttsait.
Mais, insiste le ministre des Sports, elle se prépare à l’échéance olympique dans les plus grandes difficultés. « Nos athlètes ne peuvent pas se préparer en paix, raconte-t-il. Il n’y en a pas un qui n’ait pas eu un partenaire, un ami, un parent ou un membre de son équipe victime du conflit. Plus de 300 athlètes et entraîneurs ukrainiens ont été tués. Les stades pourront être reconstruits, les infrastructures restaurées, mais les vies ne peuvent pas être rendues. »