La nature du sport y est sans doute pour beaucoup : l’escrime a le sens du timing. Après avoir fait l’actualité avec l’affaire de l’athlète ukrainienne Olga Kharlan, les championnats du monde 2023 se sont terminés fin juillet à Milan, en Italie, à une année pile des Jeux de Paris 2024. Le test event de la discipline pour les prochains Jeux – un essai technique et opérationnel mis en œuvre par le COJO – leur a succédé au début du mois d’août, au Grand Palais, le site olympique et paralympique. A la même période, également, que les futures épreuves des Jeux.
A l’heure du bilan, les Mondiaux 2023 pèsent d’un bon poids. Au total, 1.054 athlètes issus de 115 nations se sont disputés les titres, dont 26 à 31 escrimeurs figurant parmi les 32 premiers du classement mondial FIE dans les disciplines individuelles. Un public nombreux et passionné. Et, au premier rang des invités à la cérémonie d’ouverture, le 25 juillet, Sergio Mattarella, le président de la République italienne.
Preuve de l’universalité grandissante de l’escrime : 15 nations provenant des quatre zones géographiques de la FIE ont décroché au moins une médaille. L’Italie a dominé les débats, avec dix places sur le podium (dont 4 titres en or), suivie de la Hongrie (4 médailles, dont 3 en or), le Japon (4 médailles, dont 2 en or), la France (6 médailles, dont 1 en or), les Etats-Unis (4 médailles, dont 1 en or), la Pologne (1 en or), la Corée du Sud (3 médailles), la Grèce (2 médailles), et la Chine (2 médailles). La Géorgie, la Bulgarie, l’Egypte, Hong Kong, le Kazakhstan et le Venezuela figurent également au tableau des médailles.
La tendance n’est pas nouvelle, mais elle se confirme : l’Asie avance à fond de train. A Milan, ses escrimeurs ont décroché 11 médailles. Le continent le doit à cinq nations : Japon, Corée du Sud, Chine, Hong Kong et Kazakhstan. Grande première dans l’histoire de l’événement mondial : l’Asie a remporté les trois médailles de l’épreuve par équipes du fleuret masculin, dimanche 30 juillet, le Japon devançant la Chine et Hong Kong.
L’universalité de l’escrime, une nouvelle fois confirmée à Milan, devrait encore se renforcer aux Jeux de Paris 2024. La période de qualification olympique a débuté le 3 avril. Elle se terminera le 30 avril 2024 avec les épreuves de qualification de zone. Les nombreuses compétitions inscrites au calendrier devraient apporter leur lot de surprises, mais le classement provisoire de la route vers la qualification olympique, publié par la FIE sur son site Internet, l’illustre sans nuance : l’escrime s’impose un peu plus chaque saison comme un sport global. Au 30 juillet 2023, les quatre zones géographiques (Europe, Amérique, Afrique et Asie-Océanie), et 37 nations, étaient représentées.
Bruno Gares, membre du comité exécutif de l’instance internationale (FIE), l’explique : « Le niveau ne cesse de monter. L’universalité de l’escrime, observée chez les jeunes depuis plusieurs années, se manifeste aussi de plus en plus en seniors. Pas seulement par la participation, mais également dans les performances. »
A Milan, la FIE n’a pas seulement distribué les titres mondiaux. L’instance a également déployé la palette de ses programmes de développement, d’aide et d’éducation : camp d’entraînement pour les athlètes, dons de matériel d’escrime (Donate Your Fencing Gear), stands du Fair-Play, de l’Escrime pour la Planète et de la protection (Safeguarding).
Président par intérim de la FIE, le Grec Emmanuel Katsiadakis a clôturé les 83èmes championnats du monde : « Je tiens à féliciter nos nouveaux champions du monde individuels et par équipe pour leurs excellentes performances lors de ces championnats dans la belle ville de Milan, les derniers du cycle olympique pour les seniors. Ils ont une nouvelle fois illustré le soutien impressionnant de toute la planète pour l’escrime et le talent de nos athlètes. L’esprit de l’escrime est bien vivant. »