Plus de blague. Moins de deux semaines après un test event de natation en eau libre renvoyé par le fond, par la faute d’une météo tout sauf estivale, la Seine débutera ce jeudi 17 août son aventure olympique. A moins d’une année des Jeux de Paris 2024 (J – 344), le fleuve se laissera gentiment secouer en surface par quelques dizaines de triathlètes.
Le test event de triathlon, l’un des rares organisés dans un format traditionnel, sous la forme d’une compétition officielle, se tient du 17 au 20 août sur le parcours des prochains. Dans la Seine, donc, pour la partie natation.
Le COJO Paris 2024, World Triathlon, mais aussi la mairie de Paris, la préfecture de police et la région Ile-de-France, l’ont assuré en se servant presque tous des mêmes mots, mercredi 16 août, lors d’un point presse en ligne : l’épreuve aura bien lieu, la qualité de l’eau est satisfaisante, la météo ne mettra plus la pagaille. Soyons clairs : tout autre scénario aurait allumé la polémique avec la fulgurance d’un explosif.
La Seine étant jugée propre à la natation, selon les standards de World Triathlon, le COJO va pouvoir se concentrer sur l’essentiel : tester. En grandeur nature. Et, une fois n’est pas coutume, dans toutes les dimensions. Brigitte Légaré, la responsable des sites de la zone Paris centre pour le COJO, l’a expliqué : « Nous allons tester tous les aspects sportifs, mais pas seulement. »
La liste est longue. Ces quatre prochains jours, le test event de triathlon permettra de mettre à l’épreuve, pour le tronçon de natation, la zone et le ponton de départ, sur le pont Alexandre III, les bouées, le matériel, la sécurisation du parcours, le chronométrage et les résultats.
Le COJO profitera également de l’aubaine pour s’offrir une répétition en miniature des conditions d’une épreuve sur route, le test event de triathlon étant la seule compétition proposant une telle opportunité. En format réduit, sur seulement 5 km (600 km d’épreuves sur route au total, l’an prochain, pour les Jeux olympiques et paralympiques), mais sur le parcours réel.
Les transports seront également testés. En version minimale, là aussi, seulement pour les liaisons entre l’aéroport et les hôtels des délégations, puis entre les hôtels et le site de compétition. Le COJO éprouvera aussi les flux des spectateurs, grâce à la présence attendue d’un public de 800 invités – 500 sur le pont Alexandre III, 300 sur les quais bas de la Seine -, contre 2.000 l’an prochain.
Enfin, le test event mettra en scène un bataillon de 500 volontaires, déjà recrutés par Paris 2024. Organisé en même temps qu’une autre épreuve pré-olympique – l’étape parisienne de la Coupe du Monde de tir à l’arc sur l’esplanade des Invalides – il servira aux organisateurs parisiens à vérifier en conditions presque réelles leur stratégie d’interaction entre plusieurs sites et disciplines.
La sécurité ? Minimale, également. Mais la préfecture de police veut échauffer ses troupes et roder son plan olympique. « Nous allons tester l’articulation entre toutes les parties et les accréditations », explique sa représentante. La circulation sera interdite sur toute la zone de compétition. Trois à quatre cents policiers seront mobilisés pendant les quatre jours du test event.
Brigitte Légaré l’a répété : le COJO n’a prévu aucun plan B en cas d’intempéries, l’an prochain, ou d’un taux de pollution empêchant de se mettre à l’eau dans la Seine. « Le plan B sera la Seine », martèle la Québécoise, rappelant que le programme des Jeux prévoit des jours de contingence pour d’éventuels reports de la compétition.
Pas d’inquiétude, donc. La marie de Paris l’a expliqué : il reste des travaux à boucler avant les Jeux de Paris pour garantir en toutes circonstances une qualité de l’eau propre à la baignade. En tête de liste, un bassin de stockage situé à Austerlitz. Coût total du programme : 1,4 milliard d’euros.