La solidarité et le soutien ne sont pas une exception dans le mouvement olympique. Ils en sont devenus l’un des piliers, une tendance encore renforcée par la crise sanitaire.
En escrime, le mouvement n’est pas nouveau. Depuis plus de dix ans, son instance internationale, la FIE, distribue tous les ans dans le cadre de ses programmes de développement des aides aux athlètes, aux fédérations nationales et aux confédérations continentales. Avec une priorité : toucher le plus grand nombre et n’oublier personne. Les explications de la directrice administrative de la FIE, Elena Murdaca.
Les athlètes. Ils arrivent en tête de liste. A leur intention, l’instance basée à Lausanne a mis en place un ambitieux programme d’aide à la participation et à la formation. Fait remarquable : il concerne tous les pays, sans exception.
A six reprises au cours de la saison internationale, la FIE prend à sa charge les frais de participation – voyage et séjour – d’un athlète par pays engagé dans les tournois majeurs. Le programme lancé en 2009, après les Jeux de Pékin, concerne les quatre championnats continentaux (Europe, Amérique, Afrique et Asie/Océanie), et les Mondiaux cadets/juniors et seniors.
En prime, l’instance finance la participation d’une vingtaine d’escrimeurs, issus pour l’essentiel de pays où la discipline est encore phase de développement, au stage international organisé avant les Mondiaux cadets/juniors et seniors. Vol, hébergement, repas, visa… La prise en charge est complète. Aux derniers championnats du monde cadets et juniors, organisés en avril à Plovdiv, en Bulgarie, deux jeunes athlètes passés par le stage de la FIE – portant les couleurs des Iles Vierges et de Taïwan – ont décroché une médaille. Une vraie réussite.
La formation ? Elle prend une forme hybride. La FIE propose tous les ans aux athlètes, avant les championnats du monde, deux webinaires dédiés à l’antidopage. Aux manettes, la commission médicale de l’instance et l’Agence de contrôle internationale (ITA). En fin d’année, elle se joint à d’autres fédérations internationales pour participer à une série de cinq autres webinaires consacrés à la même thématique de la lutte contre le dopage.
En parallèle, dans un format moins connecté, la FIE déploie aux championnats du monde – cadets/juniors puis seniors – des stands dédiés à certains de ses programmes de développement, dont le fair-play et la protection. Aux derniers Mondiaux seniors, en juillet à Milan, elle a renforcé le dispositif avec un premier stand consacré à la durabilité et l’environnement.
Les fédérations nationales. Le deuxième pilier de l’édifice. Une centaine d’entre elles, soit environ les deux tiers des pays membres de la FIE, bénéficie tous les ans d’une aide en matériel d’escrime. Le choix des équipements leur appartient. Il peut être destiné à la pratique (armes, plastrons, masques, pistes…) ou à l’organisation de tournois (scoring machine). Un soutien financier est accordé de façon systématique aux fédérations organisatrices d’une étape de la Coupe du Monde – pour l’arbitrage vidéo – tandis que les organisateurs d’une épreuve du Grand Prix ou des championnats du monde se voient offerts les services et le matériel pour l’affichage des résultats, la graphique TV et d’autres aspects techniques.
Autre geste devenu rituel : la prise en charge des frais de voyage – vol et deux nuits d’hôtel – d’un délégué par fédération nationale pour la participation au congrès annuel de la FIE. Il se tient tous les ans en novembre ou décembre. Au total, l’aide bénéficie à environ 150 personnes.
Enfin, la FIE prend à sa charge le financement, partiel ou total, de projets spécifiques montés par des pays membres. Exemple en Afrique du Sud, où a été organisé en septembre 2022 pour cinq fédérations du continent un cours dédié à la réparation du matériel d’escrime, animé par un expert français envoyé par l’instance internationale. En septembre 2021, une formation similaire avait été organisée au Togo.
Les confédérations. Depuis 2015, la FIE alloue tous les ans une subvention de fonctionnement à ses cinq confédérations continentales (Europe, Amérique, Afrique, Asie et Océanie). Elle finance aussi partiellement le siège de l’instance et son site Internet.
Finalement, le programme de formation aux maîtres d’armes. Il est dispensé dans les trois académies ouvertes par la FIE, respectivement en Afrique du Sud, en Hongrie et en Océanie.