Le décor peut surprendre. La formule, également. Trois pays, une première dans l’histoire, dont deux n’ont jamais pesé très lourd sur la carte du basket-ball.
Mais la FIBA a fait ses comptes : la Coupe du Monde masculine de basket-ball, qui débute ce vendredi 25 août en Indonésie, aux Philippines et au Japon, s’annonce comme la plus importante de l’histoire. La plus vaste géographiquement. Et, surtout, la plus rentable.
Andreas Zagklis, le secrétaire général de la FIBA, l’a assuré chiffres à l’appui lors d’un point presse en ligne organisé à une dizaine de jours du coup d’envoi : la cuvée 2023 dépasse au moins d’une tête toutes les éditions passées. « Nous sommes très excités par cette Coupe du Monde, a confié le Grec sans jamais se départir d’un étroit sourire. Les trois pays-hôtes représentent au total plus de 500 millions d’habitants. Nous n’avions encore jamais eu le tournoi dans un tel bassin de population. »
Pour cette édition asiatique, organisée quatre ans après un Mondial 2019 en Chine déjà lesté d’un bon poids de superlatifs, la FIBA a poussé les murs. Elle a élargi à 80 équipes la phase de qualification. Il en est sorti une participation de 32 nations à la phase finale, dont près d’un tiers n’avait encore jamais été invité à la table des grands. Preuve que le basket-ball gagne encore en universalité. La FIBA peut s’en frotter les mains.
Le business, maintenant. Le Mondial 2023 recense 24 partenaires nationaux, en plus des dix sponsors mondiaux de la FIBA associés à l’événement. « Il s’agit du plus grand nombre de l’histoire », explique Andreas Zaglis. Les Philippines, où le basket-ball jouit d’un immense popularité, en ont apporté dix. Le Japon a fait sa part du boulot en ajoutant huit partenaires. L’Indonésie a déniché les six derniers.
Le secrétaire général de la FIBA ne s’en cache pas : l’Asie pointe en tête des marchés les plus prometteurs en termes de développement. « Le marché asiatique est fondamental pour la croissance du basket-ball, détaille-t-il. D’un point de vue commercial, le potentiel est considérable. Mais le continent a besoin pour cela d’un plus grand nombre de compétitions de clubs. Nous y travaillons. Nous allons lui apporter cela. »
Signe d’un basculement vers l’est : l’édition suivante, prévue en 2027, se tiendra au Qatar. Pas vraiment une place forte du basket-ball international. Mais la FIBA défend son choix d’une première Coupe du Monde masculine dans le Golfe persique.
« Il ne s’agit pas d’une question de business, mais de développement international, suggère Andreas Zagklis. Notre mission, à la FIBA, est de faire en sorte que le basket devienne de plus en plus populaire sur l’ensemble de la planète. Mais nous ne pourrons pas y parvenir sans amener notre sport où les gens veulent le voir. La Coupe du Monde 2027 au Qatar sera une édition très compacte, dans des salles déjà construites, dans un pays qui sait parfaitement organiser des grands événement sportifs. »
A une question de FrancsJeux, le secrétaire général de la FIBA a reconnu que l’instance était ouverte à plusieurs formules pour son rendez-vous majeur. Un pays unique comme en Chine en 2019 ou au Qatar dans quatre ans, un trio de nations-hôtes comme pour l’édition 2023. « Il a été décidé par notre Conseil que la Coupe du Monde pouvait se tenir dans plusieurs pays, jusqu’à un maximum de quatre, précise Andreas Zagklis. Nous sommes ouverts à une co-organisation pour l’édition 2031. Cela aurait pu être le cas pour l’édition 2027. Nous en saurons plus sur une telle formule après cette Coupe du Monde 2023 en Indonésie, au Japon et aux Philippines. »
En attendant, la FIBA a fait affaire avec la NBA, pour son premier Mondial à trois pays-hôtes. Un accord entre les deux parties a été annoncé en début de mois pour la diffusion des rencontres, dans une vingtaine de pays dont l’Espagne, la Grèce, l’Argentine, la Lituanie, la Serbie et la Slovénie. La plateforme numérique de la FIBA, Courtside 1891, sera accessible sur l’application et le site officiels de la NBA sous réserve d’acheter le pass du tournoi.
« Une collaboration qui fait du sens, suggère Andreas Zagklis. Un pas de plus. Pour la première fois, la Coupe du Monde pourra être suivie partout sur la planète, à la télévision ou en streaming. »