L’exercice est devenu rituel dans mouvement olympique. Mais il reste très attendu. Fidèle à l’usage, le CIO a dévoilé mardi 5 septembre la composition de ses nombreuse commissions – pas moins de 33 – pour l’année 2023. Elle a été annoncée par Thomas Bach lui-même.
Que faut-il en retenir ? Sans être la plus novatrice de ces dernières années, la promotion 2023 renforce plusieurs tendances. Elle réserve également une surprise.
Première tendance : le nombre. Avec ses commissions, le CIO ratisse de plus en plus large. Avec trente-trois groupes, dont les plus étoffés comptent plus d’une quarantaine de membres, près de 600 personnes (583) peuvent aujourd’hui se revendiquer d’un lien direct avec l’instance olympique.
Autre leçon : la parité se renforce. Elle s’est même légèrement inversée, le nombre de femmes (296) dépassant désormais les effectifs masculins (287). Le CIO le relève non sans fierté : seulement 20 % des sièges étaient occupés par des femmes en 2013, année où Thomas Bach a pris la barre du navire. En dix ans, l’équilibre a été établi. Belle performance.
Les femmes en force, donc. Mais la promotion 2023 le démontre sans ambiguïté : elles ne font pas seulement le nombre. Quatorze des 33 commissions sont présidées par des femmes, soit un pourcentage de 42,42 %, dont certaines des plus stratégiques du CIO.
La Finlandaise Emma Terho dirige la commission des athlètes. A ce titre, elle siège également à la commission exécutive. La Norvégienne Kristin Kloster préside la commission de coordination des Jeux d’hiver de Milan-Cortina 2026. La Zimbabwéenne Kirsty Coventry cumule la présidence des commissions de coordination des Jeux de la Jeunesse 2026 à Dakar et des Jeux de Brisbane 2032. Une autre ancienne nageuse, Nicole Hoevertsz, préside la commission de coordination des Jeux de Los Angeles 2028. La Burundaise Lydia Nsekera a été placée à la tête de la commission de l’égalité des genres, la diversité et l’inclusion. La Slovaque Danka Bartekova préside la commission du marketing et de l’engagement numérique. Enfin, l’ancienne présidente de la république de Croatie, Kolinda Grabar-Kitarović, dirige la commission de future ville-hôte.
La surprise, maintenant. Déterminé à creuser sans marquer de pause le sillon du sport électronique, le CIO lui a créé une commission. Elle est présidée par le Français David Lappartient, par ailleurs président de l’UCI et du comité olympique français (CNOSF). Un choix logique, le Breton ayant dirigé depuis plusieurs années le groupe de liaison du CIO sur l’e-sport.
Objectif assumé de la nouvelle création de l’instance olympique : « Attirer de nouveaux publics et offrir de nouvelles opportunités aussi bien aux athlètes qu’aux fans. » Après deux éditions des Olympic Esports Series, puis l’organisation en juin dernier à Singapour de la première Semaine olympique de l’e-sport, le CIO enfonce une nouvelle porte. Thomas Bach l’assure : « Le CIO est convaincu que les sports virtuels ont la capacité de compléter et d’améliorer les sports olympiques traditionnels, et qu’ils peuvent offrir aux athlètes et aux supporters de nouvelles possibilités de s’engager dans le mouvement olympique. » Pas gagné d’avance.
Enfin, il faut retenir de la cuvée 2023 que le CIO n’en pas écarté les représentants russes. Yelena Isinbayeva, la double championne olympique du saut à la perche, conserve sa place à la commission des athlètes. Elue par ses pairs lors des Jeux de Rio 2016, elle terminera l’an prochain à Paris son mandat de huit ans. Elle siège également à la commission de l’éducation olympique.
Shamil Tarpishchev, le président de la Fédération russe de tennis, conserve lui aussi sa place dans l’organigramme. Membre du CIO depuis 1996, il figure au casting de la commission Olympisme365. Ironie de l’histoire : la présence au sein de la même commission du Britannique Sebastian Coe, le président de World Athletics, l’un des plus fervents opposants à un retour des athlètes russes dans les compétitions internationales.
La prochaine semaine de réunion des commissions du CIO est prévue pour le mois de novembre. Impact carbone oblige, elle se déroulera à distance.