L’événement fait encore peu de bruit. Il se prépare en silence, avec une application de débutant. Dans l’univers olympique, ça n’est jamais mauvais signe. A trois ans et quelques poignées de jours de l’ouverture, les Jeux de la Jeunesse 2026 à Dakar, au Sénégal (31 octobre au 13 novembre), mettent tranquillement en place toutes les pièces pour apporter au continent africain son premier rendez-vous olympique de l’histoire.
Le CIO et les organisateurs sénégalais se sont retrouvés mercredi 20 septembre pour la cinquième réunion de la commission de coordination. Comme la précédente, elle s’est tenue à distance, en mode virtuel. Une seule demi-journée d’échanges et de travaux, bouclée en milieu d’après-midi par une conférence de presse. Aux manettes, Kirsty Coventry, la présidente de la commission de coordination, Christophe Dubi, le directeur exécutif des Jeux olympiques au CIO, et Ibrahima Wade, le coordinateur général du comité d’organisation.
De l’avis général, tout roule. Le contraire aurait été un scoop. « Nous sommes ravis des progrès accomplis par Dakar 2026 dans le cadre des préparatifs des JOJ, résume Kirsty Coventry. Grâce à des initiatives telles que le festival Dakar en Jeux, les valeurs olympiques et l’esprit des JOJ gagnent le cœur de la jeune génération sénégalaise. »
Ibrahima Wade l’a répété sans lassitude devant les médias : « Nous travaillons en parfaite relation et coordination avec le CIO et ses équipes. Ils nous soutiennent et nous accompagnent dans tous les secteurs de la préparation. »
Exemple : les travaux. Le report de quatre ans de l’événement, initialement prévu en 2022, aurait dû donner au Sénégal un délai pour boucler ce dossier sans une angoisse. Mais le CIO ne s’en cache pas : la rénovation et la construction des sites de compétition ont pris du retard. Inquiétant ? L’instance olympique ne le croit pas. « Les modernisations à apporter doivent débuter au premier trimestre 2024, note un communiqué de Lausanne. Les membres de la commission de coordination ont obtenu l’assurance que les travaux seraient finis dans les temps. »
Autre exemple : les relations avec les fédérations internationales des 35 sports au programme. A Dakar, les organisateurs sénégalais n’en avaient pas fait une priorité. A plus de trois ans de l’échéance, ils estimaient le dossier peu urgent. Le CIO leur a assuré le contraire. Depuis, les réunions se sont intensifiées.
Ibrahima Wade l’a expliqué : la dernière assemblée générale de l’ASOIF, à Lausanne, a permis de nouer les premiers contacts. « Nous avons déjà rencontré huit fédérations internationales, a-t-il précisé. Nous allons poursuivre les échanges en octobre. »
Au centre des discussions, les aspects pratiques des compétitions : quotas d’athlètes, nombre d’épreuves, formats et calendrier. Une délégation de la Fédération internationale de triathlon (World Triathlon) a récemment fait le voyage vers la capitale sénégalaise. Elle s’est rendue à Saly, l’une des trois villes hôtes des épreuves (avec Dakar et Diamniadio). « Leur visite nous a permis d’ajuster le parcours », détaille Ibrahima Wade.
A Dakar comme à Lausanne, la promesse emprunte les mêmes mots : les Jeux de la Jeunesse 2026 seront un événement populaire. Le festival Dakar en Jeux, lancé à l’automne dernier, a donné le ton, avec plus de 30.000 spectateurs et 2.000 athlètes. La deuxième édition, annoncée du 31 octobre au 4 novembre, ajoutera au programme initial d’initiations et de démonstrations sportives une poignée de compétitions, en athlétisme, futsal et lutte de plage. Il sera parrainé par l’ancien athlète kényan Paul Tergat, membre du CIO. La cérémonie d’ouverture, une autre nouveauté, sera marquée par un concours ouvert aux troupes artistiques venues de 14 régions sénégalaises.
Autre illustration : la billetterie. A une question de FrancsJeux, Ibrahima Wade a expliqué qu’il n’était pas prévu de places payantes, sauf peut-être pour un nombre très limité de sessions. « Nous voulons faire de ces JOJ un événement populaire, une fête de la jeunesse, a-t-il confié. Mais pour des raisons de sécurité et de gestion des flux de spectateurs, il faudra être en possession d’un billet, gratuit, pour assister aux épreuves. »
Le comité d’organisation prévoit de distribuer massivement des places pour les compétitions aux écoles et aux associations. Ils pourraient servir de récompense aux lauréats du brevet olympique, civique et sportif. Lancé cette année, ce programme éducatif dédié aux valeurs olympiques devrait concerner 900.000 élèves et 11.000 établissements scolaires d’ici l’année 2026.