Tout sauf un hasard. Quelques heures seulement après l’annonce par la FIFA des six pays-hôtes du Mondial de football en 2030 – un improbable puzzle de nations européennes, sud-américaines et africaine – l’Arabie saoudite est sortie du bois pour afficher ses ambitions pour l’édition suivante. Elle est officiellement candidate à l’accueil du Mondial en 2034.
La Fédération saoudienne de football a expliqué dans un communiqué, mercredi 4 octobre, son projet « d’offrir un tournoi de classe mondiale et s’inspirer de la transformation sociale et économique en cours de l’Arabie saoudite, et de la passion pour le football profondément ancrée dans le pays. »
Cette annonce était attendue. Elle n’a surpris personne. L’Arabie saoudite, devenue le nouvel eldorado du football professionnel, n’a jamais caché ses ambitions de recevoir le tournoi planétaire. Son nom avait été maintes fois évoqué dans la course à l’édition 2030, dans le cadre d’une candidature commune avec la Grèce et l’Egypte. Les Saoudiens n’avaient jamais confirmé, mais sans non plus fermement démentir l’information.
Depuis, le royaume a encore renforcé les bases d’une stratégie sportive copiée presque mot pour mot sur celle du Qatar, mais avec des moyens financiers sans doute encore supérieurs. En août dernier, le Fonds souverain saoudien a annoncé la création d’une société d’investissement spécialisée dans le sport, SRJ Sports Investments. Objectif annoncé : « Accélérer la croissance du secteur sportif en Arabie saoudite et dans la région« . En tête de liste de ses priorités : l’accueil de grands événements sportifs internationaux.
Peut-elle l’emporter ? La réponse tendait déjà nettement vers le oui avant l’annonce des six pays-hôtes du Mondial 2030. Elle ne fait plus aucun doute à la lecture d’un paragraphe du communiqué de la FIFA publié mercredi 4 octobre. Evoquant son « principe de rotation des confédérations », l’instance présidée par Gianni Infantino explique qu’elle invite les pays membres des confédérations asiatique (AFC) et océanienne (OFC) à « se porter candidats à l’organisation de la Coupe du Monde de la FIFA 2034. » Le tournoi mondial se déroulera donc sur l’un de ces deux continents.
L’Australie ayant déjà une assiette très pleine, avec deux Coupes du Monde de rugby – masculine en 2027 et féminine en 2029 – et les Jeux de Brisbane en 2032, l’Océanie semble hors course. En Asie, la Chine n’a jamais fait mystère de son envie de recevoir le Mondial, mais ses intentions réelles restent floues. L’Arabie saoudite, en revanche, ne se cache plus. Au point de s’imposer déjà comme l’immense favorite.